« Possunt, nec posse videntur »
"Ils peuvent et ne croient pas pouvoir"
Virgile : l'Enéide, livre V, vers 231
Chers amis de l’AGIVR,
Elèves de l’IME, familles et collègues,
J’ai tout d’abord un immense merci à vous adresser à tous au
terme de huit années de travail d’ « instit » parmi vous. Huit
années riches d’émotions, de belles rencontres, de projets, d’aventures même,
car l’éducation et la pratique pédagogique tiennent leur noblesse de cette
nécessité d’oser ensemble, sans garantie ni assurance sur les résultats, à
moins de quoi tout serait réduit au plus vil dressage. Huit années durant
lesquelles vous m’avez beaucoup appris. Du petit conciliabule en classe avec
les élèves autour des mystères des lettres et des chiffres aux élaborations en
équipe pluri-professionnelle en passant par les rencontres avec les parents,
tous ces échanges et bien d’autres ont alimenté un incessant questionnement
auquel fait écho la thèse[1]
dans laquelle j’ai tenté de consigner quelques éléments de réponse. Autant dire
que vous en êtes tous, à quelque égard, co-auteurs. Le 5 juin dernier, durant
la soutenance à laquelle quelques-uns d’entre vous m’ont fait l’honneur
d’assister, j’ai eu à cœur de vous rendre l’hommage que m’inspire une immense
gratitude pour vous tous.
J’ai affermi dans ce travail des convictions que la pratique
quotidienne avec les élèves des Grillons concrétisait. Au centre de ces
convictions, un postulat : l’éducabilité. Elle n’a de limite que la
difficulté de notre propre intelligence à rencontrer l’allure singulière de
l’intelligence d’autrui et à entrer en dialogue avec elle.