Citations inspirantes sur l'éducation





Nous pensons a contrario que la pédagogie demeure foncièrement un art. C’est une réflexion ou une inquiétude pratique qui anime l’expérience et qui ne peut, à ce titre et en connaissance de cause, que dispenser quelques trucs. L’humilité est ici de rigueur. De cette manière, nous voudrions montrer que la pédagogie ne peut pas être un préalable, comme une sorte d’a priori, à la situation d’enseignement. Il s’agirait plutôt de l’inverse : la pédagogie se base sur la situation d’enseignement. En ce sens, la distinction entre pédagogie (attachée à la situation) et didactique (attachée au savoir) apparaît nécessairement instable. Si on ne peut pas théoriquement enseigner comment bien enseigner —puisqu’il s’agit de se régler à peu près chaque fois sur une situation qui n’offre de perspective qu’à condition de s’y engager—, cela n’exclurait toutefois pas une forme d’enseignement spécifique au service de l’art pédagogique. 
Jean-Sébastien Philippart http://iphilo.fr/2018/01/27/ecole-pedagogie-et-pedagogisme/

La valeur d’un enseignement se mesure, non pas à la peine que s’est donnée l’éducateur ou à la qualité de matière qu’il a voulu enseigner à ses élèves, mais au profit physique, intellectuel et moral qu’en ont retiré ceux-ci et à la façon dont ils ont pu s’assimiler cet enseignement.
Pérorer devant des élèves distraits, les contraindre à des travaux dont ils ne sentent pas le besoin et comprennent encore moins le but, n’est jamais que fort peu profitable. Une telle méthode a, de plus, le grave inconvénient de tuer de bonne heure toute initiative et toute joie au travail.
La première qualité d’un enseignement est certainement d’être adapté aux élèves dont on a la charge.
C. Freinet « Notes sur l’adaptation de notre enseignement », L’École émancipée, n°28, 5 avril 1925, https://www.questionsdeclasses.org/?Ce-que-disait-Celestin-Freinet-de-Maria-Montessori 

L'instruction est comme la liberté: cela ne se donne pas, cela se prend. Joseph Jacotot

Liberté rime avec dignité. Je qualifie de digne une communauté humaine qui accepte la vulnérabilité universelle et oeuvre sans concession pour les libertés que ses formes singulières peuvent compromettre. Digne parce qu'elle permet à chacun de ses membres le droit d'habiter et d'y vivre avec équité, non comme des à peu près. Digne parce qu'elle a le respect d'elle-même et de ses membres. Digne parcue qu'elle mérite le respect. (en note : "digne s'oppose, entre autre, à déshonnorante et à vulgaire") Gardou Charles "penser et vivre le handicap" in Nouvelle Revue de l'adaptation et de la scolarisation "l'éducation inclusive en France et dans le monde" dir. Benoit Hervé et Plaisance Eric. hors série n°5 juillet 2009 p 22

L’intelligence ne peut être menée que par le désir. Pour qu’il y ait désir, il faut qu’il y ait plaisir et joie. L’intelligence ne grandit et ne porte de fruits que dans la joie. La joie d’apprendre est aussi indispensable aux études que la respiration aux coureurs.
Simone Weil
«Réflexions sur le bon usage des études scolaires en vue de l’amour de Dieu »
Attente de Dieu (1942)
voir http://www.steiner-waldorf.org/actualite/rencontres_nationales_simone_weil.html

La pédagogie n'est autre chose que la réflexion appliquée aussi méthodiquement que possible aux choses de l'éducation. comment donc est-il possible qu'il y ait un mode quelconque de l'activité humaine qui puisse se passer de réflexion? Durkheim Emile "l'évolution pédagogique en France" Paris PUF Quadrige 1990 (1ère édition 1938) p 10
Il ne s'agit pas, au lycée surtout, de faire soit un mathématicien, soit un littérateur, soit un physicien, soit un naturaliste, mais de former un esprit au moyen des lettres, de l'histoire, des mathématiques, des sciences physiques, chimiques, et naturelles. (...) chacun s'enferme dans sa spécialité, professe la science de son choix comme si elle était la seule, comme si elle était une fin, alors qu'elle n'est qu'un moyen en vue d'une fin à laquelle elle devrait être à tout moment subordonnée.   ibid p 13(Car) une foi pédagogique, c'est l'âme même d'un corps enseignant. ibid p 15

L'apprentissage ne coïncide pas avec le développement, mais active le développement mental de l'enfant, en réveillant les processus évolutifs qui ne pourraient être actualisés sans lui. "" Le seul bon enseignement est celui qui précède le développement. "L. Vygotsky.

éduquer : un métier impossible    Ainsi que l’on déplace la question de l’homme, de son être-dans-le monde, la question de l’éducation et de la formation s’en trouve radicalement modifiée. Si bien que ce qu’il faut penser de toute pédagogie, bien au-delà des méthodes ou des programmes, c’est bien l’anthropologie, explicite ou non, qui la fonde et la légitime. Qu’est-ce que l’homme ? Voilà bien la question radicale de toute éducation. Et pour peu que cette question s’éloigne ou disparaisse, le problème de l’éducation redevient confus, sans détermination. Ainsi en est-il de la question de la société puisque l’être humain ne saurait s’abstraire du lien social qui le constitue : identité et socialité sont inséparables. Il serait facile, tout au long de l’histoire des idées, de montrer que l’éducation est elle-même tributaire de la vision de la société à un moment et en un lieu donnés. Platon ne pense l’éducation qu’en relation avec la Cité et tous les utopistes ont construit logiquement leur projet éducatif à partir et en fonction de leur projet social. Ainsi, éduquer suppose que l’on clarifie nécessairement l’image de l’homme et de la société, image qui sert de force vectrice à tout développement. Si l’on accorde que l’homme est « être social », alors il convient en effet d’énoncer ce qu’est cet être et cette socialité ; que l’on se réfère à la « nature » ou à l’« essence », on devra admettre que l’éducation est une résultante, et non une raison en soi. C’est pourquoi, il nous semble que, bien plus que les processus d’apprentissage, bien plus même que les différences entre courants éducatifs, il s’agit de penser l’éducation, et la formation comme « problème ». Le Portique  Numéro 4 - 1999 Eduquer : un métier impossible ? Dossier Éduquer, former : pourquoi faire ? Marc Michel p2 édition électronique : http://leportique.revues.org/document279.html

Il y a bien donc une nature humaine, qui consiste précisément en la possibilité d’apprendre. O.Reboul

Entre le petit homme et le petit d'homme, il n'y a pas qu'une lettre d'écart, il y a la culture humaine, toute l'humanité. Bonjour et Lapeyre "l'intégration scolaire..."  ERES 2000

Dénué de parole, incapable de la station droite, hésitant sur les objets de son intérêt, inapte au calcul de ses bénéfices, insensible à la commune raison,  l'enfant est éminemment humain parce que sa détresse annonce et promeut les possibles. JF Lyotard

Vous dites : c'est fatigant de fréquenter les enfants. Vous avez raison. Vous ajoutez: parce qu'il faut se mettre à leur niveau, se baisser, s'incliner, se courber, se faire petit. Là, vous avez tort. Ce n'est pas cela qui fatigue le plus. C'est plutôt le fait d'être obligé de s'élever jusqu'à la hauteur de leurs sentiments. De s'étirer, de s'allonger, de se hisser sur la pointe des pieds. Pour ne pas les blesser. Janusz Korczak

... en contribuant à la réalisation partielle du projet d'accomplissement de l'enseigné, l'enseignant continue d'apprendre; il est véritablement enseigné par ses élèves et ainsi reçoit d'eux occasion et permission de réaliser son propre projet de connaissance et de savoir. P.Ricoeur Lecture 1 p383

« On se fait une grande affaire de chercher les méthodes d’apprendre à lire ; on invente des bureaux, des cartes ; on fait de la chambre d’un enfant un atelier d’imprimerie. Quelle pitié ! Un moyen plus sûr que tout cela, et celui qu’on oublie toujours, est le désir d’apprendre. Donnez à l’enfant ce désir, puis laissez là vos bureaux et vos dés, toute méthode sera bonne. » Jean-Jacques Rousseau dans l’Emile ou De l’éducation  1762

La connaissance reste une aventure pour laquelle l'éducation doit fournir les viatiques indispensables. Edgar Morin (Les 7 savoirs p.31)

C'est un devoir capital de l'éducation que d'armer chacun dans le combat vital pour la lucidité. Edgar Morin (Les 7 savoirs p.34)

L'on retrouve ici la mission proprement spirituelles de l'éducation: enseigner la compréhension entre les humains est la condition et le garant de la solidarité intellectuelle et morale de l'humanité. Edgar Morin (Les 7 savoirs p.103)

Rabbi Hanina dit : J'ai beaucoup appris de mes maîtres, plus encore de mes condisciples et encore plus de mes élèves.

Ainsi n'est-il point possible que les parents élèvent l'enfant passablement s'ils ne s'élèvent en même temps eux -mêmes. Alain Propos p 283 La Pléiade

Commencez par étudier vos élèves car assurément vous ne les connaissez point. J-J Rousseau

Les éducateurs font (ici) figure de représentants d'un monde dont , bien qu'eux-mêmes ne l'aient pas construit, ils doivent assumer la responsabilité, même si, secrètement ou ouvertement, ils le souhaitent différent de ce qu'il est. H.Arendt La crise de la culture Folio p 242

La compétence que professeur consiste à connaître le monde et à pouvoir transmettre cette connaissance aux autres, mais son autorité se fonde sur son rôle de responsable du monde. Vis à vis de l'enfant, c'est un peu comme s'il était un représentant de tous les adultes, qui lui signaleraient les choses en lui disant: "Voici notre monde". H.Arendt La crise de la culture Folio p 243

L'autorité a été abolie par les adultes et cela ne peut que signifier une chose: que les adultes refusent d'assumer la responsabilité du monde dans lequel ils ont placé les enfants. H.Arendt La crise de la culture Folio p 244

C'est justement pour préserver ce qui est neuf et révolutionnaire dans chaque enfant que l'éducation doit être conservatrice; elle doit protéger cette nouveauté et l'introduire comme un ferment nouveau dans un monde déjà vieux qui, si révolutionnaire que puissent être ses actes, est, du point de vue de la génération suivante, surannée et proche de la ruine. H.Arendt La crise de la culture Folio p 247

C'est (également) avec l'éducation que nous décidons si nous aimons assez nos enfants pour ne pas les rejeter de notre monde, ni les abandonner à eux-mêmes, ni leur enlever leur chance d'entreprendre quelque chose de neuf, quelque chose que nous n'ayons pas prévu, mais les préparer d'avance à la tâche de renouveler un monde commun. H.Arendt La crise de la culture Folio p 252

Les classes solides et ordonnées sont les classes où la connaissance se présente en sa nouveauté, dans la fraîcheur de la découverte. Alors on sent que les esprits se rectifient, se constituent, s'universalisent. L'ennui de vivre, - vague conscience d'un psychisme divisé - fait place à la joie de penser. Gaston Bachelard

Tout ce qui est accoutumance dans l'éducation me parait inhumain. Alain Propos sur l'éducation. coll. Quadrige p 8

La grande affaire est de donner à l'enfant une haute idée de sa puissance, et de la soutenir par des victoires. Alain Propos sur l'éducation. coll. Quadrige p 10

J'aime mieux une pensée maigre, qui chasse son gibier. Alain Propos sur l'éducation. coll. Quadrige p 16

Si l'on apprenait à penser comme on apprend à souder, nous connaîtrions le peuple roi. Alain Propos sur l'éducation. coll. Quadrige p 17

Il n'y a de progrès, pour nul écolier au monde, ni en ce qu'il entend, ni en ce qu'il voit, mais seulement en ce qu'il fait. Alain Propos sur l'éducation. coll. Quadrige p 20

A l'école se montre la justice, qui se passe d'aimer, et qui n'a pas à pardonner, parce qu'elle n'est jamais réellement offensée. La force du maître, c'est que l'instant d'après il n'y pensera plus; et que l'enfant le sait très bien. Ainsi la punition ne retombe pas sur celui qui l'inflige. Au lieu que le père se punit lui-mêem dans son fils. Alain Propos sur l'éducation. coll. Quadrige p 28

J'ai souvent constaté depuis, avec les enfants et avec les hommes aussi, que la nature humaine se façonne aisément d'après les jugements d'autrui, comme on donne la réplique au théâtre, mais peut-être encore par cette raison plus profonde que l'on a une sorte de droit à mentir à celui qui vous croit menteur, de frapper celui qui vous juge brutal, et ainsi du reste. Alain Propos sur l'éducation. coll. Quadrige p 32

Les grandes personnes ne doivent jamais jouer avec les enfants; il me semble que le parti le plus sage est d'être poli et réservé avec eux comme on le serait avec un peuple étranger. Alain Propos sur l'éducation. coll. Quadrige p 37

Un désespoir d'enfant passe aussitôt toute mesure et viendrait à la convulsion si une force supérieure, qui est celle de la maman ou de la nourrice, ne l'enlevait de la terre indifférente, trop sévère pour cet âge, et ne le roulait de nouveau dans le tissu humain d'où il vient de sortir, d'où se répand, sur le petit être, avec la chaleur et l'amour, le puissant remède des larmes et du soleil. Alain Propos sur l'éducation. coll. Quadrige p 41

Vous dites qu'il faut connaître l'enfant pour l'instruire; mais ce n'est point vrai.; je dirais plutôt qu'il faut l'instruire pour le connaître; car sa vraie nature c'est sa nature développée par l'étude des langues, des auteurs et des sciences. C'est en le formant à chanter que je saurai s'il est musicien. Alain Propos sur l'éducation. coll. Quadrige p 45

Le doute est le signe de la certitude. Alain Propos sur l'éducation. coll. Quadrige p 48

Si l'art d'instruire ne prend pour fin que d'éclairer des génies, il faut en rire, car les génies bondissent au premier appel et percent la broussaille. Mais ceux qui s'accrochent partout et se trompent sur tout, ceux qui sont sujets à perdre courage et à désespérer de leur esprit, c'est ceux-là qu'il faut aider. Alain Propos sur l'éducation. coll. Quadrige p 53 (lire la suite du texte)

L'apprentissage est l'opposé de l'enseignement. Cela vient de ce que le travail viril craint l'invention. L'invention se trompe, gâte les matériaux, fausse l'outil. L'apprenti subit cette dure loi; il apprend surtout, c'est qu'il ne doit jamais essayer au-dessus de ce qu'il sait; mais bien plutôt toujours en dessous. Alain Propos sur l'éducation. coll. Quadrige p 75 Propos XXIV lire la suite

Il faudrait apprendre à se tromper aussi de bonne humeur. les gens n'aiment pas penser; c'est qu'ils ont peur de se tromper. Penser, c'est aller d'erreur en erreur. Alain Propos sur l'éducation. coll. Quadrige p 85

La psychologie est une science mal assise. Elle est mise en pièce par les discoureurs et par les médecins, qui tirent chacun de leur côté. Ici, sans craindre de me tromper, je puis dire aux instituteurs de ne pas se fatiguer à ces vaines et confuses recherches; ils n'en tireront rien. Alain Propos sur l'éducation. coll. Quadrige p 184-185

Il ne faut pas que l'instituteur soit dans la commune le représentant du gouvernement; il convient qu'il y soit le représentant de l'humanité; ce n'est pas un président du Conseil, si considérable que soit un président du Conseil, ce n'est pas une majorité qu'il faut que l'instituteur dans la commune représente; il est le représentant né de personnages moins transitoires, il est le seul et l'inestimable représentant des poètes, des artistes, des philosophes et des savants, des hommes qui ont fait et qui maintiennent l'humanité. Il doit assurer la représentation de la culture. C'est pour cela qu'il ne peut pas assurer la représentation de la politique, parce qu'il ne peut pas cumuler les deux représentations. Mais pour cela, et nous devons avoir le courage de le répéter aux instituteurs, il est indispensable qu'ils se cultivent eux-mêmes; il ne s'agit pas d'enseigner à tort et à travers; il faut savoir ce que l'on enseigne, c'est à dire qu'il faut avoir commencé par s'enseigner soi-même. Charles Péguy T1 p 1057

Discat a puero magister (Le maître a encore beaucoup à apprendre de l'enfant !) devise de l'Institut J.-J.-Rousseau créé en 1912 à Genève par E. Claparède (1873-1940) et. P. Bovet (1878-1965) .

« Une fois que nous avons saisi l’immensité du chemin à parcourir, il devient compréhensible que l’élève doit entrer dans une lutte brutale avec le monde, et que dans cette lutte l’enseignant doive avoir le denier mot, et nous comprenons l’idée qu’enseigner c’est comme mener une guerre » écrit Vygotski en 1921.

« L’idiotie est aggravée par tout ce qu’on aurait pu faire, et par tout ce qu’on n’a pas fait pour la diminuer ou la faire disparaître...Tout le monde est pour ainsi dire complice dans ce stupide complot qui condamne l’ignorant à l’ignorance, l’inerte à l’inertie, l’idiot à l’idiotie à perpétuité. » Seguin E. Traitement moral, hygiène et éducation des idiots et des autres enfants arriérés. Paris : JB. Baillière, 1846

« En attendant que la médecine guérisse les idiots, j’ai entrepris de les faire participer aux bienfaits de l’éducation.» Edouard Seguin cité par Gardou, Charles (en collaboration avec Develay, Michel) in Fragments sur le handicap et la vulnérabilité, pour une révolution de la pensée et de l’action, Erès, Toulouse, 2005, p 168

Nous devons travailler en alliance avec les parents. En alliance: voilà ma règle. J'ai mis longtemps à comprendre la stupidité des propos de psychologues sur la supposée dénégation des parents d'enfants handicapés. C'est comme s'ils les accusaient : "Vous avez un enfant handicapé et, en plus, vous déniez." Ils en font des responsables de la situation de leur enfant, des coupables; cela me révolte et, face à ces absurdités psychologiques, je peux même me mettre en colère et devenir agressif. Ne parle-t-on pas de saines colères? Comment ces parents peuvent-ils faire autrement que dénier? Inutile et inacceptable de leur dire qu'ils dénient: ils attendent qu'on les accompagne dans leur souffrance, qu'on s'allie avec eux, pour créer des possibilités d'évolution. Chaque personne affectée d'un handicap est un être singulier. Lorsque l'on dit :"C'est un handicapé", on la stigmatise. Je préfère qu'on l'appelle tout simplement par son prénom. A cet instant, je pense à un enfant qui est atteint de myopathie: je pense à Benoît, non à sa myopathie. Attention au diagnostic qui fait disparaître la personne!" Marcel Rufo in Reliance n°27  mars 2008 p 26

"La crise de l'enseignement n'est pas une crise de l'enseignement; il n'y a pas de crise de l'enseignement; il n'y a jamais eu de crise de l'enseignement; les crises de l'enseignement ne sont pas des crises de l'enseignement; elles sont des crises de vie; elles dénoncent, elles représentent des crises de vie et sont des crises de vie elles-mêmes; elles sont des crises de vie partielles, éminentes, qui annoncent et accusent des crises de la vie générale; ou si l'on veut les crises de vie générales, les crises de vie sociales s'aggravent, se ramassent, culminent en crises de l'enseignement, qui semblent particulières ou partielles, mais qui en réalité sont totales parce qu'elles représentent le tout de la vie sociale; c'est en effet à l'enseignement que les épreuves éternelles attendent, pour ainsi dire, les changeantes humanités; le reste d'une société peut passer, truqué, maquillé; l'enseignement ne passe point; quand une société ne peut pas enseigner, ce n'est point qu'elle manque accidentellement d'un appareil ou d'une industrie; quand une société ne peut pas enseigner, c'est que cette société ne peut pas s'enseigner; c'est qu'elle a honte, c'est qu'elle a peur de s'enseigner elle-même; pour toute l'humanité, enseigner, au fond, c'est s'enseigner; une société qui n'enseigne pas est une société qui ne s'aime pas; qui ne s'estime pas; et tel est précisément le cas de la société moderne. In Péguy Pléiade T1 p 1390

"L'école est l'un des rares endroits où celui qui sait pose des questions à celui qui ignore les réponses." O.Maulini "La question, un univers mal partagé" Educateur n°7, 1998. p.18.

"Que dans tout enseignement il y ait donc un aliment pour l'intelligence, un aliment pour  l'imagination, un aliment pour le coeur (...) Pour cela, que le maître lui-même agisse avec toutes ses facultés réunies, qu'il se donne tout entier à ses élèves et à son oeuvre. Alors, l'âme réveillera l'âme, la vie appellera la vie, et le développement général tendra à s'accomplir." Gauthey, Louis-Frédéric François. De l'éducation dans les écoles moyennes, Lausanne, Blanchard Aîné. 1842. p.12. cité par Ruolt, Anne. Louis-Frédéric François Gauthey (1795-1864), pasteur et pédagogue. L'Harmattan, Paris. 2013. p.133.

"Un grand défaut quand on les instruit, c'est de partir de ce qui est clair chez nous , au lieu de partir de ce qui est clair chez eux." Gauthey, Louis-Frédéric François. Des changements à apporter au système de l'instruction primaire dans le canton de Vaud, Frères Blanchard. 1833.  p. 22 cité par Ruolt, Anne. Louis-Frédéric François Gauthey (1795-1864), pasteur et pédagogue. L'Harmattan, Paris. 2013. p.141.

"La seule grande faiblesse de toute l'école était l'absence de curiosité intellectuelle ; on n'avait pas l'idée que les idées pouvaient être excitantes, qu'elles posent des défis et qu'on peut leur en poser. Ce qu'on nous apprenait, bien ou mal, était servi sur un plateau : voilà de l'arithmétique, voilà de la géographie, voilà de l'histoire : tout était distribué comme des rations, jamais présenté comme des sujets de réflexion, comme quelque chose qui avait, en son temps, provoqué des conflits d'opinion, comme un élément d'un processus continu dans lequel, à bien y regarder, nous étions tous encore engagés." R. Hoggart, scolarisé à Leeds dans l'entre deux guerre in 33 Newport Street. (P 258 de l'édition de poche) Richard Hoggart est né le 24 septembre 1918 à Leeds et est décédé le 10 avril 2014

« il est regrettable que, dans l’organisation universitaire, la philosophie soit une spécialité, comportant, très tôt, des examens et des concours. Il ne devrait pas exister de jeunes philosophes. Les philosophes devraient se recruter parmi les chercheurs ou les « viveurs » qui ajoutent à leur spécialité une curiosité universelle : hommes politiques, juristes, artistes, écrivains, aussi bien que savants. » Ruyer Raymond, « L'esprit Philosophique », Revue philosophique de la France et de l'étranger 1/ 2013 (Tome 138), p. 7-19

« L’expression de pédagogie différenciée est un pléonasme, il n’y a de pédagogie que différenciée, puisqu’il n’y a de savoir que dans et par le chemin qui y mène ». (Philippe Meirieu. L’école, mode d’emploi)

Une école qui sélectionne détruit la culture. Aux pauvres, elle enlève les moyens d’expression. Aux riches, elle enlève la connaissance des choses. Lettre à une maîtresse d’école par les enfants de Barbiana. Mercure de France. Paris. 1968. P 140

"Il y a deux sortes d'éducation: l'une qui enseigne comment gagner sa vie et l'autre qui enseigne comment vivre." Père Anthony de Mello, "Histoires d'humour et de sagesse"

« Les leçons sont faites pour les élèves et non les élèves pour les leçons. » Edouard Claparède. (pamphlet de 1892 p. 6)

« On n’a pas pour l’esprit de nos enfants les égards qu’on a même pour leurs pieds ! On leur fait des souliers sur mesure ; à quand l’école sur mesure ? » Edouard Claparède Autobiographie. 1941, p 157

"La pédagogie c'est comme l'aviation. Le danger c'est le contact avec le terrain" Antoine Prost

« Il faut que le maître s’arrête d’enseigner pour que les élèves commencent à apprendre.» Roger Cousinet