samedi 22 novembre 2025

Atelier philo à la Gang à Rambrou

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 Tous les vendredis, j'anime un nouvel atelier à la Gang à Rambrou : l'atelier philo

Introduction :

Les membres de la Gang à Rambrou expriment souvent, de façon ponctuelle et peu prévisible des réflexions à teneur philosophique. Sans en avoir vraiment conscience, sans formation académique, leurs pensées concernent des thèmes fondamentaux de la vie et de la condition humaine. Un atelier de philosophie régulier est l’occasion de développer ces expressions spontanées en les rattachant à des thèmes fondamentaux de la tradition philosophique. Cet atelier est conçu comme un espace de dialogue régulé entre les personnes participantes. Il a pour objectif que chaque personne s’enrichisse des réflexions des autres et apporte au collectif sa propre contribution. Les traces documentaires de ce dialogue seront précieusement colligées pour assurer la mémoire du groupe, pour faire connaitre le travail de l’atelier aux autres membres de l’organisme et pour une diffusion plus large. Cet atelier a pour finalité de produire un recueil écrit et un recueil audio des réflexions, validés par les intéressés.

Il a aussi pour but d’alimenter la recherche scientifique émancipatoire sur la diversité capacitaire des personnes minorisées par l’attribution d’un diagnostic stigmatisant tel que celui de la déficience intellectuelle.

Fonctionnement :

Proposition pour des rencontres hebdomadaires de novembre 2025 à juin 2026

Les personnes participantes 

·      Les séances réunissent 6 à 8 personnes participantes qui ont librement choisi de s’inscrire à l’atelier pour le nombre de séances proposées.

·      Ces personnes sont capables d’interactions verbales dans une conversation longue.

L’animateur a pour fonction :  

·      De préparer les séances 

·      De distribuer la prise de parole

·      De présenter le thème de la séance

·      De faire des relances en conservant une stricte neutralité pour faciliter l’approfondissement de la réflexion

·      De maintenir une ambiance respectueuse et paisible dans le groupe

·      De garantir la sécurité affective de toutes les personnes

Déroulement d’une séance :

·      Accueil 

·      Énoncé du thème choisi ensemble par consensus en fin de séance précédente

·      Audition des expressions qui circonscrivent sémantiquement le thème et qui peuvent donner l’impulsion à la réflexion et à la prise de parole. Une dizaine de phrases simples qui montrent que le thème est présent dans la vie des personnes.

·      1er tour de parole pour une expression personnelle indépendante des propos des autres protagonistes

·      Nouvelle audition des expressions qui circonscrivent sémantiquement le thème (objectif : améliorer leur mémorisation, permettre à chaque personne de vérifier que sa réflexion est en lien avec un des aspects du thème, offrir une nouvelle occasion de développer sa pensée dans la même ou une autre direction)

·      2ème tour de parole pour une expression personnelle indépendante des propos des autres protagonistes

·      Discussion : chaque personne peut reprendre les propos d’une autre, les prolonger, proposer une alternative, les contredire (avec respect), etc.

·      3ème tour de parole : bilan personnel : « ce que je retiens d’essentiel dans la séance ».

·      Réalisation : écrit, dessin, vidéo…

Règles de fonctionnement :

On demande la parole et on la distribue en ordre

On ne coupe pas la parole à celui ou celle qui parle 

Relances :

Qu’est-ce qui te donne à penser cela ?

Aurais-tu un exemple à proposer ?

Peux-tu préciser ce que tu entends par « …. » ?

Qu’en pensez-vous, les autres ? (suite à une reformulation éventuelle)

 

Première séance : la beauté

Qu’est-ce qu’on veut dire quand on dit : « c’est beau ! » ? Pourquoi on n’est pas tous d’accord à ce propos ? Je vois ou j’entends quelque chose et je dis « c’est beau !» C’est quoi, la beauté ? Est-ce que c’est pareil quand on dit « c’est beau » à propos d’une musique, d’un tableau, d’un paysage, d’une personne ? Qu’est-ce que c’est une belle personne, une belle maison, une belle voiture, un bel animal… etc. ?

Résumé des idées partagées :

Chaque personne voit les choses différemment. C’est tout à fait correct comme ça.

On n’est pas obligés d’être d’accord avec les autres pour trouver que quelque chose est beau ou pas beau.

On s’est demandé s’il était possible de faire des comparaisons. Par exemple pour dire quel dessin est le plus réussi. Ce n’est pas facile à faire et ce n’est pas nécessaire. Mais une personne peut se dire qu’elle a mieux réussi une œuvre cette fois que la fois précédente. Elle peut se dire qu’elle a fait des progrès.

On a envie de dire d’un tableau qu’il est beau parce qu’on voit que ça a demandé beaucoup de travail. On voit que l’artiste y a mis tout son cœur.

Ce qui rend les personnes belles, c’est le regard. On ressent qu’une personne est belle à travers l’échange des regards. La voix compte aussi beaucoup. On ressent de la beauté quand la personne dit des choses qui sont vraies, authentiques, apaisantes.
Un paysage aussi est beau lorsqu’on ressent de la paix en le regardant. Quand il y a des belles couleurs, du soleil. La mer aussi est belle parce qu’on y entend le bruit apaisant des vagues. 

Finalement, la beauté, c’est un goût personnel, une préférence. On est souvent d’accord avec ses amis, sa famille sur ce qui est beau. 

On ne peut pas trouver vraiment belles, des choses qui provoquent de la tristesse, de la peur, quand ça montre de la violence.  

 

 Je ne peux partager que la vignette vidéo dans laquelle je résume les échanges pour le groupe, mais auparavant, chaque participant a fait l'exercice.

 


Deuxième séance : le courage 

 

Qu’est-ce qu’on appelle le courage ? ça veut dire quoi, être courageux, être courageuse ? Pourquoi dit-on souvent qu’il faut être courageux, courageuse ?  Quand, comment peut-on ou doit-on se montrer courageux, courageuse ?

 

Relances : pourquoi parle-t-on parfois de découragement ? Est-ce que c’est le contraire du courage ? Faut-il toujours être courageux, courageuse ? Qu’est-ce qui est encourageant ? Qu’est-ce qui nous encourage ? Et nous, on encourage qui, comment ?

Résumé des idées partagées :

Le contraire du courage, c’est quand on est découragé. Il faut être courageux mais parfois on a raison d’être découragé par ne journée d’enfer ou quand on perd souvent dans un jeu ou un sport. Il faut alors se donner plus de force, d’espoir, rebondir, progresser pour une performance exceptionnelle. La réussite donne du courage.

Le courage nous faire réaliser des choses qui nous rendent fiers de les avoir réussies. Par exemple quand pour le théâtre, j’ai un long texte à apprendre. Ça demande du temps et du courage pour aller jusqu’au bout de l’apprentissage.

Le courage, c’est être fort, être capable de faire les choses quand ça va bien mais aussi quand ça va mal. Avec le courage, on est capable de passer à travers des moments difficiles, tels que la pandémie.

Le courage, c’est de faire quelque chose de difficile et de persévérer, comme par exemple, pour moi, prendre le micro et parler devant les autres.

Ça prend parfois du courage pour aller vers les autres, les aborder, essayer de les connaître. Par exemple, aller parler avec une fille qu’on trouve belle mais qu’on ne connait pas.

Le courage, c’est quand j’ai été face à un danger lors d’une fusillade dans mon quartier. Même si j’ai ressenti de la peur sur le moment, j’ai agi pour me protéger et aussi pour protéger des enfants autour de moi. Ensuite, j’ai ressenti de la fierté de ce que j’avais eu le courage de faire.

Il m’a fallu du courage pour parler de devant une caméra devant des acteurs et actrices connus lors de l’enregistrement de l’émission Facteur A.

Lors d’une compétition sportive de course, j’ai foncé avec courage, parce que les gens autour m’ont encouragé. Le courage, ça permet de se démarquer, d’être fier de qu’on a fait.

 

Le courage, c’est affronter ses peurs, faire ce qu’on n’a pas l’habitude de faire.

 

On est découragé quand le courage n’a pas payé.

 

L’encouragement :

 

Je suis monté en haut de la tour du CN à Toronto avec une amie qui avait très peur parce qu’elle avait le vertige. Je l’ai encouragée en lui disant : « Viens avec moi, reste à côté de moi ! » Elle était contente d’avoir réussi et moi aussi. On peut encourager avec des mots et avec des gestes.

Dans une aventure de Tintin, j’ai vu des personnages qui en encourageaient d’autres en leur disant de ne pas perdre espoir.

Des exemples de courage impressionnants, on en voit dans des films d’action comme James Bond. Ce sont des personnages qui incarnent le courage.

Gagner de l’argent pour le travail que l’on fait, c’est encourageant.

Ça m’encourage quand quelqu’un me donne des exemples, me montre l’exemple, me donne des solutions qui m’encouragent à persévérer.

C’est encourageant de dire à une personne : « Tu es capable ! »

Je dis : « Courage, vous allez vous en sortir ! »

 

samedi 15 novembre 2025

lundi 27 octobre 2025

Musique à l'hôpital de Rivière-Rouge

Nouvelle étape de l'implantation de APPROSH à l'hôpital de Rivière-Rouge : un show devant public dans la salle de conférence de l'établissement avec les patients et les personnels que nous avons formés. Ces dernières ont pris en main toute la préparation avec les patients : depuis la création du répertoire musical jusqu'à la décoration de la salle. Bravo !


 

dimanche 26 octobre 2025

Je me perfectionne...

L'assemblée de mon département m'a octroyé un "court congé de perfectionnement" selon notre convention collective. En septembre et octobre 2025, je suis allé en France et j'ai pu faire plein de choses. Voici un petit résumé.

4 septembre et 1er octobre : préparation puis séminaire doctoral à l'Université Lumière Lyon2 à l'invitation de ma chère collègue Jennifer Fournier. Ses travaux portent sur l’accès à l’intimité, à la sexualité et à la conjugalité pour les personnes en situation de handicap ainsi que sur la prise en compte de ces dimensions de la vie dans les pratiques des entourages professionnels. Ses étudiants travaillent donc sur ces mêmes thématiques. 

17-18 septembre : Journées d'étude "L'accompagnement : épistémologies, normes, espaces et techniques"L’« accompagnement » est devenu un terme incontournable dans le vocabulaire des politiques publiques en France – et, toute proportion gardée, dans l’espace francophone. Il recouvre un large éventail de pratiques et d’expériences dans des domaines aussi diversifiés que l’éducation, le travail, la santé, l’économie, l’écologie etc.
Ces journées d’étude sont consacrées à ce patchwork qu’est l’accompagnement et interrogent ses fondements épistémologiques, les espaces et temps sociaux dans lesquels il se déploie, ainsi que ses ressorts techniques et normatifs.
Cet évènement s’adresse aux différents publics (académique, professionnel, associatif et militant) qui s’intéressent aux problématiques en rapport avec l’accompagnement. Il réunit des chercheuses et des chercheurs travaillant sur l’accompagnement dans ses plus différentes configurations, afin de saisir les (dis)continuités politiques, morales, éthiques et matérielles de cet objet protéiforme.

24 septembre et 15 octobre :  préparation en ligne puis rendez-vous à Paris avec une enseignante française qui se qualifie pour devenir enseignante spécialisée. Entretien pour son passage d'examen du CAPPEI

Charlie Rabuel 

 2-3-4 octobre : stage "L'enfant au cœur de la création de chanson" à Clermont-Ferrand. Ce stage avec des artistes musiciens professionnel qui enseignent dans les écoles maternelles et primaires m'intéressait pour enrichir ma pédagogie en matière de création mélodique. Ce furent trois jours passionnants, créatifs, instructifs, inspirants. Sous la conduite de Charlie Rabuel. Musicien multi-instrumentiste spécialiste de la création musicale en collectif, Charlie Rabuel travaille depuis 20 ans avec des publics et dans des cadres extrêmement variés : de la petite enfance à la gériatrie, musicien.nes ou non, en situation de handicap ou non, à l'école, en milieu hospitalier, en milieu carcéral ou en conservatoire, etc. Riche de ces expériences, il a développé de nombreux dispositifs adaptés permettant l'émergence, le développement et l'expression artistique de toutes et tous, utilisant l'improvisation comme vecteur de rencontre musicale et humaine.

 

7 octobre : rendez-vous exploratoire pour de futurs projets avec Chantal Ray qui a pour projet de monter une école alternative dans le Beaujolais. Voici la page du projet : https://www.letincellebeaujolaise.fr/ A suivre... 

9 octobre : au cinéma Les 400 Coups Villefranche. Échange après le film "Différente" de Lola Doillon, intervention du Professeur Jean HORVAIS de l'Université du Québec à Montréal - UQÀM.


 

 

 

 https://www.facebook.com/share/v/1D5UPazNKx/  

22 - 23 octobre : Rencontre de préparation de projets de formation sur le modèle APPROSH avec Sandrine Amaré, responsable du  "TransLab’ Azimut" à Ocellia

Lisis 20-21-22-23 octobre : Colloque et triennale du LISIS à Caen. https://www.lisis.org/ . Pour le colloque, j'ai présenté le cours ASS712B. 

Pour la triennale, j'ai animé la séance : 

13h30 – 14 h

Présentation Vers un modèle d’opérationnalisation professionnelle dynamique de la notion-outil de besoins éducatifs particuliers (Hervé Benoit)

14 h – 15 h

Discussion en sous-groupe et plénière (Animées par Jean Horvais)

 
 
+, au cours de ces deux mois, des rendez-vous zoom pour le suivi des projets et activités au Québec : rendez-vous avec étudiants, collègues, conseils d'administration, comité d'organisation, etc. 

mardi 30 septembre 2025

Sentier mémoire de Salles-Arbuissonnas pour évoquer la mémoire d’André et Simone Romanet

A la faveur de mon séjour dans le Beaujolais, je prends connaissance dans le bulletin du département de l'inauguration le 18 juin dernier d'un sentier mémoire de Salles-Arbuissonnas pour évoquer la mémoire d’André et Simone Romanet, un couple d’instituteurs Résistants du Beaujolais ayant sauvé des dizaines d’enfants, notamment juifs, durant la Deuxième Guerre mondiale. 

Je me souviens que dans les années où j'enseignais dans l'école primaire de ce village (1989-1999), j'ai vu arriver un soir après la sortie des enfants de l'école, un grand et vieux monsieur très distingué, prenant appui sur une canne. Comme il regardait attentivement le bâtiment, je le saluai et lui demandai s'il cherchait quelqu'un ou quelque chose. Il me répondit qu'il avait enseigné dans cette école pendant la guerre. Je lui proposai alors d'entrer pour revoir le lieu de l'intérieur et après une courte visite au cours de laquelle il constata bien des changements, mon collègue nous ayant rejoints, il commença à nous raconter ce qu'ils avaient fait, sa femme et lui, pendant la guerre. Cette heure d'écoute fut passionnante. Nous prenions une leçon d'histoire vécue. Nous échafaudions déjà le projet de lui rendre hommage par une marque dans l'école mais il nous en dissuada en disant que cela ferait souffrir plusieurs familles du village dont les aïeux n'avaient pas eu un comportement honorable pendant la guerre. Le projet était donc mort-né. Je lis avec satisfaction qu'aujourd'hui un tel hommage a pu leur être rendu. 

Toute l'info est à retrouver ici : https://www.rhone.fr/jcms/pl01_2145870/fr/sentier-memoire-de-salles-arbuissonnas 

mardi 22 juillet 2025

Adoption de la Politique no 17 sur l’éducation inclusive au CA de l'UQAM

🍾🥂

Un travail mené en équipe au sein du Comité Conseil Pour l'Éducation Inclusive depuis l'automne 2021 vient d'aboutir avec un vote au CA de l'UQAM en date du 19 juin 2025 pour adopter le politique n°17 sur l'éducation inclusive. Très heureux de cette aventure éditoriale !


 

 

samedi 21 juin 2025

Une société qui n’aime pas les enfants qu’elle a mis au monde... (par Félix Turlupin)

Aujourd'hui,  Félix Turlupin a l'air en colère. Quelle mouche l'a piqué ? J'hésite à publier ce billet sur mon blog... 

"La société québécoise - et d’autres - s’afflige en permanence d’avoir mis au monde des enfants à problèmes, à troubles, déficients… jusqu’à chiffrer à 20% cette population enfantine déclarée « handicapée ou en difficulté d’apprentissage ou d’adaptation » (HDAA)
1 enfant sur 5 est déclaré non conforme. Ne pouvant se résoudre à son élimination, on met la pédale douce sur la procréation (1,2 enfant/femme), on fait un modelage comportemental et cognitif des rescapés qui a l’obsession de la perfection et de la performance et on a quelque commisération plus ou moins généreuse pour les « anormaux ». On leur alloue à regret (les uns les réclamant (la société) , les autres freinant des quatre fers (les responsables politiques) des « services » toujours plus médicaux et correctifs, toujours plus onéreux, tandis qu’en sous-main, un eugénisme sournois fait ses ravages.
Mais quoi ! vous ne les aimez pas vos rejetons ? vous ne les aimez pas comme ils sont, comme vous les avez mis au monde ? Et si c’était la société qui était si troublée qu’elle favorise l’expression des troubles de ses propres enfants ? Et si c’était la démocrature qui s’insinue partout qui élargissait le cercle des inadaptés ? Si c’était les injonctions contradictoires qui les faisaient surgir comme champignons après la pluie ?
C’est une société soumise à des vertus chrétiennes devenues folles. (Chesterton)" F.T.

samedi 31 mai 2025

Nathanaël Labrèche : "Penser et agir dans des rencontres éducatives troublantes..." un mémoire de maitrise passionnant !

Une grande fierté d'avoir accompagné Nathanaël dans sa riche réflexion sur sa pratique d'éducateur hors pair. 

Labrèche, Nathanaël (2025). « Penser et agir dans des rencontres éducatives troublantes : tentative autoethnographique critique d’un éducateur accompagnant des personnes autistes désignées comme ayant un trouble grave du comportement » Mémoire. Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en éducation. 

C'est là : CLIC ! 

Tu peux aussi écouter le résumé fait par NoteBookLM :  


Résumé : "En tant qu’éducateur spécialisé, médiateur musical et chercheur, j’ai acquis de l’expérience dans plusieurs milieux (familial, scolaire, communautaire, hospitalier) accueillant des personnes autistes désignées comme ayant un « trouble grave du comportement » (Tassé et al., 2010). J’ai ressenti des contradictions entre la culture éducative prédominante dans ces milieux et l’orientation que je souhaitais donner à ma pratique. À l’aide d’une méthodologie autoethnographique (Dubé, 2016) et d’une démarche de participation observante (Bastien, 2007), j’ai relevé dans un journal de bord tenu de 2021 à 2024 des actions éducatives en rencontres avec des personnes autistes désignées comme ayant un TGC. J’y ai développé une praxis fondée sur les postulats éthiques sur lesquels je m’appuie, à savoir l’approche par les capabilités (Nussbaum, 2012 ; Sen, 2023) et le postulat d’éducabilité (Meirieu, 1991 ; Terraz et Denimal, 2018). Cette recherche avait donc pour objectif d’explorer comment les pratiques éducatives d’un éducateur se développent lorsqu'il choisit de privilégier une relation éducative misant sur le postulat d'éducabilité et le développement des capabilités des personnes qui lui sont confiées dans des contextes aux cultures d'intervention étrangères à ces notions. L’analyse qualitative par catégories conceptualisantes (Paillé et Mucchielli, 2021) de mes journaux de bord a fait émerger six catégories de pratiques éducatives soutenues par l’approche par les capabilités et le postulat d’éducabilité. Elles évoquent ce qui se jouait en termes d’interaction, de relation et d’institution dans des rencontres troublantes. Les résultats montrent que l’approche par les capabilités et le postulat d’éducabilité sont utiles pour favoriser une relation juste avec autrui à qui on accorde un éventail créatif d'interprétations afin de favoriser l'émergence de solutions qui conduisent à une saine qualité relationnelle. Je défends que les notions puissent augmenter aussi la liberté de l'éducateur qui s'affranchit des protocoles réduisant son action à des automatismes technicistes."

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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : autisme, déficience intellectuelle, trouble du comportement, trouble grave du comportement, autoethnographie, capabilités, postulat d’éducabilité, rencontre, institution, musique, médiation