samedi 3 février 2018

Que peuvent l'art et la culture pour promouvoir l'inclusion sociale ? Journée d'étude vendredi 2 février 2018

(ci-dessous, mes notes pour soutenir mon propos lors de la synthèse)



"Voici le déroulement de la journée d’étude du vendredi 2 février ainsi que les questions qui seront abordées dans les ateliers de l’après midi. Merci à Laurence, Jean et Ney qui ont accepté de prendre les notes et d’être porte parole dans les trois ateliers de l’après-midi". (ci-dessous, mes notes pour soutenir mon propos lors de la synthèse)

Les participants discutent des questions suivantes dans chacun des ateliers (10 minutes par question maximum):

1. À la lumière des discussions de ce matin et en tenant compte de vos propres expériences, comment l’art et la culture peuvent-ils promouvoir l’inclusion sociale?


a.     le corps qui vit l’expérience. (cirque). Incorporation des émotions qui fait vivre l’expérience totalement. Transcender les blessures pour passer du Je au Nous.
b.     Prendre sa place.
c.      C’est un geste politique que de prendre sa place dans l’espace public.
d.     S’appartenir et appartenir. Double sens du terme « inclusion » : accueillir et être accueilli.  
e.     Composer des groupes mixtes, dépassant la pure catégorisation, sans information confidentielle partagée (ex dans un programme sur la maladie mentale). Etablir des rapports symétriques.
f.      Horizontalité des rapports dans les « ruches d’art ». On crée l’espace, on est facilitateur dans l’idée d’un partage de savoir-faire.
g.     Unicité de la diversité des expériences singulières qui forment la société. Dévoilement qui permet de prendre conscience de soi et de l’autre.
h.     La créativité : ré-imaginer la société dans laquelle on vit.
i.       Nouvelle identité – nouveau territoire pour les nouveaux arrivants. Un projet porteur de sens pour chacun des participants.
j.     Il faut aussi, étant en position de pouvoir, faire alliance, changer la structuration  pour promouvoir d’autres participants. Exemple des artistes qui soutiennent des jeunes dans un projet musical.    

2. Quelle est la nature des changements apportés par les pratiques en art culture et mieux-être au niveau individuel, collectif et institutionnel?


a.     Remise en question du rôle et des fonctions de l’intervenant. Humilité dans l’intervention.
b.     Intervention / art : les deux notions sont-elles forcément liées. L’art ne contribue-t-il au mieux-être que lorsqu’il est encadré par un plan d’intervention ? Penser l’art ET son impact social ou l’art POUR son impact social. L’art n’est pas LA solution aux problèmes sociaux.
c.      C’est un continuum qui va de « art-thérapie » à « art ».  
d.     On se tire dans le pied comme chercheurs à faire des listes de bienfaits : on fait monter les attentes, ça crée de la pression.
e.     Faire vivre des expériences esthétiques ça a toujours un impact social et individuel mais il est difficile à évaluer et puis ce n’est pas son objectif essentiel.
f.      La fierté, le plaisir, la découverte, une ouverture,
g.     Faut-il toujours trouver des justifications ? le principal c’est d’apprendre les uns des autres. L’art n’est pas utilitaire.
h.     L’art est émouvant. Il vient nous toucher de manière particulière.
i.       Ce sont les financeurs qui nous poussent à ce discours utilitariste.
j.       Dans les écoles aussi, on développe des listes de bienfaits pour les activités artistiques. On le répète sans cesse. Mais c’est difficile de faire reconnaitre la valeur de l’art pour tous les élèves.
k.   On peut faire de la recherche sur les bienfaits. Ce qui devient problématique, c’est quand il faut en faire des arguments de vente d’un projet. L’objectif doit rester la production artistique elle-même.    

3. Comment assurer la pérennité des pratiques et des changements que ces pratiques peuvent susciter?


a.     Si on fixe à l’avance des objectifs listés, on se ferme à la nouveauté dont on sait bien qu’elle surgira, impromptue. Alors, on est en retard sur la réalité.
b.     Ce qui nous réunit (artistes, intervenants…), c’est de donner l’accès à l’art, à la culture. L’important c’est de donner l’occasion de fréquenter l’art et de s’y essayer soi-même.
c.      Les organismes communautaires sont aussi précaires que les personnes qu’ils accueillent. En art, c’est difficile de chiffrer. Les organismes ont besoin qu’on les aide à trouver des mots pour survivre.
d.     Il y a des projets qui doivent prendre fin, mourir, pour renaître sous d’autres formes renouvelées.
e.     Des individus porteurs de projets sont les vecteurs du changement dans leur propre institution, (voir Mélissa).
f.      Il faut aussi des intermédiaires (chercheurs et…) qui soutiennent les projets en relais auprès des responsables institutionnels.
g.     Pour assurer la pérennité, il faut que les arts aient leur place dans les écoles.
h.     Rechercher la pérennité en se basant sur ce que la recherche semble indiquer c’est aussi prendre le risque de délimiter a priori la création.
i.       La société pousse à une mise en scène utilitariste de l’art. On a besoin d’art, pas seulement parce qu’on va mal. Tous en ont besoin.
j.       Il y même un risque de demander à l’artiste quelque chose qu’il ou elle n’a pas vocation à produire.
k.     La recherche doit se faire par des approches participatives. Ne pas glisser d’un recueil de données qualitatif à un exposé de résultats et de prescriptions quantitatif.


Pour finir en beauté et en émotion, un extrait du spectacle "6 pieds sur terre" par la compagnie http://maigwennetlesorteils.com/pieds.htm

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