vendredi 7 novembre 2014

7 novembre 2014 : rencontre conjointe du Réseau des Ecoles Publiques Alternatives du Québec. (REPAQ)

Deuxième atelier consacré à la scolarisation des "élèves à défis particulier" comme on dit au REPAQ.
Nous avons procédé en deux temps.

la scolarisation des "élèves à défis particuliers » comme on dit au REPAQ. - See more at: http://ecolatre.blogspot.ca/#sthash.mk04ragp.dpuf
la scolarisation des "élèves à défis particuliers » comme on dit au REPAQ. - See more at: http://ecolatre.blogspot.ca/#sthash.mk04ragp.dpuf
la scolarisation des "élèves à défis particuliers » comme on dit au REPAQ. - See more at: http://ecolatre.blogspot.ca/#sthash.mk04ragp.dpuf

1. Exposé (par JH) :

Histoire éducation spécialisée – d’où ça vient ? Quelles ont été les questions et les approches des précurseurs ?
La conviction que les élèves qu’on appelle aujourd’hui HDAA sont éducables a une histoire.
Il importe de comprendre que nous redécouvrons sans cesse des questions éducatives que d’autres ont affrontées mais que nous les retrouvons dans un nouveau contexte. Ainsi en est-il de la place de l’approche médicale, rééducative…
Commencer à se forger une culture partagée sur ces questions.
(Voir aussi le texte de Charles Gardou distribué aux participants et accessible à l’adresse : http://formation.ac-clermont.fr/cadres/conference/conference12_13/ConfClermont18Oct12.pdf)

2. Échanges :

Nécessité de se concerter pour se co-former à éduquer et instruire les enfants à défi. Dans une EA, être des parents co-éducateurs.
Confiance en l’EA pour faire vivre un enseignement profitable à tous quelles que soient les différentes allures d’apprentissage.
Face à ces défis, habituellement, les enseignants invoquent souvent le manque de moyens et les autres parties prenantes à la discussion, le manque de formation des enseignants sans qu’on définisse clairement de quelle formation on parle. Formation à quoi ? à la pédagogie ? à une approche psycho – médicale… ? à la connaissance des incapacités, déficiences, troubles... Or, la formation en particulier initiale ne peut être l’unique viatique pour une vie professionnelle. Il faut l’enrichir de formation continue, laquelle n’a pas forcément besoin de cours magistraux mais surtout de réflexion partagée.
Reconnaître sa propre vulnérabilité et laisser aussi réorganiser l’espace par les élèves. Leur laisser plus de place. Renoncer à être l’enseignant tout puissant. Ne pas cristalliser une approche, accueillir l’individu comme il est. Penser la classe comme un écosystème, un contexte au sein duquel chaque individu exprime ce qu’il est, avec ses forces et ses faiblesses. Dans cette compréhension, un handicap, un trouble n’est pas exclusivement imputable à la personne, à l’élève, mais résulte de l’interaction entre ce qu’il est et le contexte où il est placé. Songez par exemple que pendant environ 1/3 de leurs vies des personnes ayant une déficience intellectuelle n’en sont pas handicapées… quand elles dorment !

On distingue deux voies complémentaires pour poursuivre cet atelier : travailler sur les principes, bâtir une culture partagée ET travailler concrètement par étude de cas évoquant des situations concrètes, des faits décrits, autour desquels chacun peut réfléchir à différentes options réalistes dans le contexte donné. (pas de solution en yakafokon.) et fidéliser le groupe pour en faire un groupe de travail.


Le compte rendu complet :


Rencontre conjointe du 7 novembre 2014

Atelier : les élèves à défi(s) particulier(s)
Animation : Monique Fournier
Prise de notes : Caroline Durand
Intervenant : Jean Horvais

Participants présents (20) : belle diversité parents-directeurs-enseignants-éducatrice spécialisée-animateurs, professeur

Intention :


Pousser plus loin la réflexion sur la question des « enfants à défis ». Quels seraient les invariants ?
§  C’est grâce aux enfants à défis (qui nous lancent leurs défis), qu’on avance, on va plus loin
§  Partir des désirs de l’enfant… pas seulement des besoins

Résumé :


1.    Exposé :
Histoire éducation spécialisée – d’où ça vient ? Quelles ont été les questions et les approches des précurseurs ?
La conviction que les élèves qu’on appelle aujourd’hui HDAA sont éducables a une histoire.
Il importe de comprendre que nous redécouvrons sans cesse des questions éducatives que d’autres ont affrontées mais que nous les retrouvons dans un nouveau contexte. Ainsi en est-il de la place de l’approche médicale, rééducative…
Commencer à se forger une culture partagée sur ces questions.
(Voir le texte de Charles Gardou distribué aux participants et accessible à l’adresse : http://formation.ac-clermont.fr/cadres/conference/conference12_13/ConfClermont18Oct12.pdf)

2.    Échanges :
Nécessité de se concerter pour se co-former à éduquer et instruire les enfants à défi. Dans une EA, être des parents co-éducateurs.
Confiance en l’EA pour faire vivre un enseignement profitable à tous quelles que soient les différentes allures d’apprentissage.
Face à ces défis, habituellement, les enseignants invoquent souvent le manque de moyens et les autres parties prenantes à la discussion, le manque de formation des enseignants sans qu’on définisse clairement de quelle formation on parle. Formation à quoi ? à la pédagogie ? à une approche psycho – médicale… ? à la connaissance des incapacités, déficiences, troubles... Or, la formation en particulier initiale ne peut être l’unique viatique pour une vie professionnelle. Il faut l’enrichir de formation continue, laquelle n’a pas forcément besoin de cours magistraux mais surtout de réflexion partagée.
Reconnaître sa propre vulnérabilité et laisser aussi réorganiser l’espace par les élèves. Leur laisser plus de place. Renoncer à être l’enseignant tout puissant. Ne pas cristalliser une approche, accueillir l’individu comme il est. Penser la classe comme un écosystème, un contexte au sein duquel chaque individu exprime ce qu’il est, avec ses forces et ses faiblesses. Dans cette compréhension, un handicap, un trouble n’est pas exclusivement imputable à la personne, à l’élève, mais résulte de l’interaction entre ce qu’il est et le contexte où il est placé. Songez par exemple que pendant environ 1/3 de leurs vies des personnes ayant une déficience intellectuelle n’en sont pas handicapées… quand elles dorment !

On distingue deux voies complémentaires pour poursuivre cet atelier : travailler sur les principes, bâtir une culture partagée ET travailler concrètement par étude de cas évoquant des situations concrètes, des faits décrits, autour desquels chacun peut réfléchir à différentes options réalistes dans le contexte donné. (pas de solution en yakafokon.) è fidéliser le groupe pour en faire un groupe de travail.

Déroulement (prise de notes de Caroline. Merci à elle)


Les défis qui nous amènent à réfléchir à comment on enseigne, comment on éduque…

L’éducation et l’enseignement spécialisés
Faut-il inclure, mettre à part, médicaliser, etc… ?

§  Éducation des « infirmes » au Moyen-âge, renaissance et âge classique : enfants perçus dans des catégories dangereuses
§  Siècle des lumières : on s’intéresse aux infirmes sensoriels (ex. aveugles) – se donner des moyens pour permettre l’apprentissage (perçu comme un propos immoral
§  Condillac – traité des sensations a eu une grande influence
§  Valentin Hauy et Louis Braille (son étudiant) – l’éducation des aveugles : éduquer et instruire les aveugles. Création d’une société philanthropique. Refus de la fatalité et de l’injustice sociale. Pari de l’éducabilité. Co-apprentissage.
§  Abbé Charles-Michel de l’Épée : éducation des sourds et muets - projet d’observation des élèves et langue gestuelle universelle. C’est en observant ses élèves qu’il a appris.
§  Enfants avec difficultés mentales restent encore à l’écart à cette époque… jusqu’à ce que…

Aube de la révolution française…
§  Jean-Marc Gaspard Itard et l’enfant sauvage – pionnier : expérience clinique avec un enfant sauvage (dans la nature). S’inspire de Philippe Pinel (psychiatrie) qui a fait la distinction entre folie et déficience intellectuelle (considération de l’individu : contexte duquel il provient). Nécessité de permettre à l’élève de reconnecter au sens et de nommer ses désirs, pas seulement ses besoins. Importance de l’adaptation en fonction de la capacité. L’enfant n’est pas un vase à remplir

1820

§  Édouard Séguin – éducation de ces enfants dans les asiles – création d’une école à Paris et ensuite exile aux É-U où il connaît un succès. Controverse de l’époque : idiotie (absence ou manque de capacités intellectuelles), pas de possibilité de guérison /vs/ éducation : individu respecté, éducation sensorielle, l’humain au cœur, développe une méthode positive qui tient compte de l’enfant.

Avec ce saut historique, l’idée est de savoir dans quelle posture on peut se mettre pour intervenir, face à différents types de défis. Penser à la posture avant de chercher à trouver des solutions.

Postures et modèles :
§  Exclusion : élèves ordinaires et les différents (dont on ne s’occupe pas)
§  Ségrégation : école pour tous et école pour élèves différents
§  Intégration : dispositif général et intégrer un dispositif interne, mais à part – ils vont se normaliser au milieu des autres (on va les guérir!)
§  Inclusion : agrandir le périmètre de l’école pour le rendre accessible par l’ensemble de la population

On souhaite passer du modèle traditionnel actuel (intégrateur) à un modèle alternatif (inclusif)

Modèle inclusif = pratiques inclusives en pédagogie


2. Retour sur la présentation

On devrait travailler avec une diversité d’enfants. On doit se situer soi (intégration) et situer le ministère. Il faut partir du principe que tous les enfants on des besoins particuliers – on doit aller chercher les forces de chacun (asperger, TDH… ) et être en posture d’ouverture. Une posture collective à développer. C’est le défi de tous (équipe multi). « On part mal actuellement au niveau de la formation ».

3. Réalités terrain
Qu’est-ce qui se vit dans nos écoles?

Parent :
Cas avec un enfant TDH grave – grande différence avec les autres enfants. C’est sa personnalité qui compte. Montrer la base et ensuite laisser l’enfant explorer. Est-ce que c’est le prof (son approche) ou les enfants le problème (ses difficultés)? Je réalise que la prof manque de ressources ou de soutien des parents. Je sens que mon enfant recule… J’ai fait l’école à la maison, payé l’ergothérapeute. Comme parent, j’offre directement un encadrement en classe. Soutien du parent.

- quand on est parent dans une école alternative, il faut être co-éducateurs

Enfant TSA. Je ne veux pas aller chercher de diagnostique. Sa 1ère année a été très difficile. On est allé chercher un soutien externe, des moyens. Ce sont des enfants qui ont besoin de plus de repères. Comment leur donner plus de repères pour qu’ils se sentent plus en sécurité (les sécuriser)? Comment réussir et répondre, par des espaces plus décloisonnés. Leur donner plus des repères en respectant le programme pédagogique. 

J’ai choisi l’ÉA car je me suis dit que mon enfant allait apprendre à apprendre, à être avec les autres. Quelle job va demander à mon enfant, d’être assis tranquille et de régurgiter les apprentissages. J’ai une enfant dyslexique. Elle ne peut pas apprendre une dictée en classe. Je réalise que le jugement global est porté sur l’enfant. Ma révélation : universal learning design (conception universelle en éducation). Concevoir l’enseignement de façon adapté.

Enseignant :
C’est pas l’université, la formation qui m’a le plus appris de choses, c’est l’ouverture, la souplesse, l’adaptation. Comme parent, il faut aussi faire confiance à l’enseignant, ne pas remettre en cause la confiance de l’enseignant.

Reconnaître sa propre vulnérabilité et laisser aussi réorganiser l’espace par les élèves. Leur laisser plus de place. Renoncer à être l’enseignant tout puissant. Ne pas cristalliser une approche, accueillir l’individu comme il est.

J’ai une classe régulière, j’ai la formation d’ortho, mais j’ai beaucoup trop d’élèves. Je fais quoi?

J’ai des élèves (2) TSA. On est 17, mais j’ai 4 niveaux. Mes deux TSA sont très différents. Je dois m’adapter et répondre aux besoins de tous.  Lors des rencontres de parents, je partage comment je me sens. Les parents sont les meilleurs pour nous guider, nous orienter.

-       Il faut travailler avec les symptômes. On doit travailler une façon de faire avec des enfants TDH. Soutien des profs, du parent, de l’ortho. On peut essayer des petites choses (on peut s’entendre avec les parents). Développer une souplesse organisationnelle.
-       Aller chercher de l’aide à l’extérieur. On veut des mesures d’adaptation, oui, mais aussi qu’ils s’habituent progressivement à vivre et fonctionner en société (sans être mis à l’écart)
-       « Il y en a pas deux pareil! » Quel que soit le groupe, il y en a toujours un de différent. Il faut être délicat dans la formation des enseignants. Éviter les « il est comme ça » et vouloir appliquer un mode d’emploi.
-       Chercher à comprendre ce qui ne se voit pas.

En tant qu’enseignante, une des raisons d’avoir un diagnostique pour les TSA c’est réduire le nombre d’élèves.

Cas d’étudiants TDH et dyslexiques. Ils se sentent bien et sentent qu’ils ont leur place quand ils peuvent parler de ce qu’ils vivent ouvertement (ex. texte écrit par une dyslexique pour parler à la classe de sa dyslexie)

Directeur :

École à pratiques inclusives. Nos écoles ne sont pas parfaites. Changer notre façon de nommer ceux qui ont un diagnostique vs ceux qui n’en n’ont pas. Impliquer les autres enfants dans le soutien. Manque aussi beaucoup de communication entre parent et enseignant.  

Contribution inclusive et hétérogène. Danger école miracle vs école dernier retour. On devrait pouvoir exprimer et tenir compte du fait que chaque enfant a son défi. Il faut travailler à partir de chaque enfant.

Questions
Est-ce qu’on provoque des situations problématiques par nos interventions? (ex . : environnement, sur-stimulation)

Caroline Durand

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire