A travers mes visites de supervision, j’ai repéré un certain nombre de points sur lesquels j’ai tenté d’attirer l’attention des stagiaires pendant nos entretiens. Un regroupement thématique permet de les reprendre pour les restituer afin que chacun, chacune fasse son profit de l’ensemble. La présentation qui suit est sans ordre de préséance des thèmes.
Adopter une pédagogie inclusive.
·
Pratiques pédagogiques ; culture de
la classe la plus proche possible de la classe régulière. Penser la classe
comme une classe ordinaire (vitaminée ?). l’enrichissement des ressources
proposées aux élèves
Les enseignants de l’adaptation scolaire
sont des expérimentateurs et des ambassadeurs des pratiques inclusives en
éducation. A ce titre, c’est au sein même de la classe qui leur est confiée,
avec les élèves tels qu’ils sont, qu’ils peuvent développer des pratiques
pédagogiques qui n’oublient personne et préparent l’avenir d’une école vraiment
accueillante à tous.
Un regard exclusivement défectologique, un
regard exclusivement centré sur les manques, les carences des élèves ne permet
pas cela. Certes, en tant que pédagogue, nous avons besoin d’être informés sur
les difficultés prévisibles auxquelles seront confrontés les élèves dans leurs
apprentissages, mais ces connaissances sont partielles car elles dessinent des
catégories de personnes. Or, une personne est toujours et définitivement
inassimilable à une catégorie. La catégorie n’est qu’une commodité que l’on
s’accorde pour dessiner un portrait hypothétique, à gros traits.
Nous avons surtout besoin de rechercher par
la connaissance personnelle de chaque élève quelles sont les ressources de
chacun. On ne peut l’instruire qu’en s’appuyant sur les forces subsistantes de
l’élève. Ce sont donc ses facultés préservées en dépit de ses incapacités qui
nous intéressent. Le pédagogue a le postulat d’éducabilité chevillé au corps et
à l’esprit. Il est par excellence le professionnel auprès de l’élève EHDAA qui
fonde son action sur les capacités préservées de celui-ci. Il en existe
toujours. Mais les fonctions, même partielles, même défaillantes de l’élève ont
besoin d’être stimulées, enrichies de ressources à sa portée. Ressources sous
de multiples formes : enrichissement oral, écrit, iconique… affichages,
manuels, fiches, tableau, sites web… sans oublier évidemment, l’intervention directe de l’enseignant et/ou
des pairs[1].
En nous abstenant d’essentialiser les
différences entre les élèves, en considérant la diversité des allures
d’apprentissage au sein d’un continuum, sans solution de continuité, nous
préservons la possibilité d’une pratique pédagogique inclusive. A moins de voir les choses ainsi, nous nous
trouverions contraints de considérer qu’il y a au moins deux catégories
d’élèves définitivement hétérogènes l’une à l’autre, les élèves
« réguliers » et les élèves « ir-réguliers ». Cette posture
conduit inévitablement à une scolarisation en apartheid.
Au contraire, dès le sein même de la classe
d’adaptation, nous nous efforcerons de faire de la nécessaire différenciation
une source d’enrichissement de la dynamique d’apprentissage de tous.
Les visites effectuées dans les classes ces
dernières semaines m’ont amené à relever quelques pratiques pour illustrer mon
propos.