mardi 23 avril 2013

Les enseignants de l’adaptation scolaire sont des expérimentateurs et des ambassadeurs des pratiques inclusives en éducation


A travers mes visites de supervision, j’ai repéré un certain nombre de points sur lesquels j’ai tenté d’attirer l’attention des stagiaires pendant nos entretiens. Un regroupement thématique permet de les reprendre pour les restituer afin que chacun, chacune fasse son profit de l’ensemble. La présentation qui suit est sans ordre de préséance des thèmes.

Adopter une pédagogie inclusive.


·      Pratiques pédagogiques ; culture de la classe la plus proche possible de la classe régulière. Penser la classe comme une classe ordinaire (vitaminée ?). l’enrichissement des ressources proposées aux élèves
Les enseignants de l’adaptation scolaire sont des expérimentateurs et des ambassadeurs des pratiques inclusives en éducation. A ce titre, c’est au sein même de la classe qui leur est confiée, avec les élèves tels qu’ils sont, qu’ils peuvent développer des pratiques pédagogiques qui n’oublient personne et préparent l’avenir d’une école vraiment accueillante à tous.
Un regard exclusivement défectologique, un regard exclusivement centré sur les manques, les carences des élèves ne permet pas cela. Certes, en tant que pédagogue, nous avons besoin d’être informés sur les difficultés prévisibles auxquelles seront confrontés les élèves dans leurs apprentissages, mais ces connaissances sont partielles car elles dessinent des catégories de personnes. Or, une personne est toujours et définitivement inassimilable à une catégorie. La catégorie n’est qu’une commodité que l’on s’accorde pour dessiner un portrait hypothétique, à gros traits.
Nous avons surtout besoin de rechercher par la connaissance personnelle de chaque élève quelles sont les ressources de chacun. On ne peut l’instruire qu’en s’appuyant sur les forces subsistantes de l’élève. Ce sont donc ses facultés préservées en dépit de ses incapacités qui nous intéressent. Le pédagogue a le postulat d’éducabilité chevillé au corps et à l’esprit. Il est par excellence le professionnel auprès de l’élève EHDAA qui fonde son action sur les capacités préservées de celui-ci. Il en existe toujours. Mais les fonctions, même partielles, même défaillantes de l’élève ont besoin d’être stimulées, enrichies de ressources à sa portée. Ressources sous de multiples formes : enrichissement oral, écrit, iconique… affichages, manuels, fiches, tableau, sites web… sans oublier évidemment,  l’intervention directe de l’enseignant et/ou des pairs[1].
En nous abstenant d’essentialiser les différences entre les élèves, en considérant la diversité des allures d’apprentissage au sein d’un continuum, sans solution de continuité, nous préservons la possibilité d’une pratique pédagogique inclusive.  A moins de voir les choses ainsi, nous nous trouverions contraints de considérer qu’il y a au moins deux catégories d’élèves définitivement hétérogènes l’une à l’autre, les élèves « réguliers » et les élèves « ir-réguliers ». Cette posture conduit inévitablement à une scolarisation en apartheid.
Au contraire, dès le sein même de la classe d’adaptation, nous nous efforcerons de faire de la nécessaire différenciation une source d’enrichissement de la dynamique d’apprentissage de tous.
Les visites effectuées dans les classes ces dernières semaines m’ont amené à relever quelques pratiques pour illustrer mon propos.