mardi 10 décembre 2019

Prends garde à toi ! un spectacle avec la Gang à Rambrou en partenariat avec l'Opéra de Montréal








Pis... Finalement, le spectacle au complet, c'est ci-dessous ! 
 
Sur le site de l'opéra : https://www.operademontreal.com/la-gang-rambrou 
ou : 



Le reportage audio de Michel Labrecque sur Radio Canada à 11 h 08 : https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/desautels-le-dimanche/episodes/451162/rattrapage-du-dimanche-22-decembre-2019
Le programme au complet : https://photos.app.goo.gl/sGtK1JMzzFVW88Cc6 
Et les photos magnifiques de Mikaël Theimer : https://mikaeltheimer.pixieset.com/carmen/

13 décembre : En répétition dans la salle E de la 5ème Salle, Place des arts, pour un formidable projet : une adaptation musicale et théâtrale de Carmen sur le thème de l'intimidation, en collaboration avec l'Opéra de Montréal. Prends garde à toi ! sera jouée le 17 décembre à la 5ème Salle de la Place des Arts à Montréal.
Mon rôle de directeur d'école secondaire dans la pièce me donne des suées au propre et au figuré... Mais les séances de pratique sont tellement enthousiasmantes et dans une telle bonne humeur.
Les progrès de tous les participants sont extraordinaires lorsque je me reporte aux spectacles des années précédentes. Plus d'assurance, de concentration, une meilleure maîtrise des textes par un développement de techniques personnelles d'apprentissage, une plus forte incarnation des personnages, etc. Et puis, présentement, le défi de collaborer avec des artistes professionnel·le·s qui s'intègrent au projet avec talent, souplesse et modestie apportant ainsi des touches de couleurs qui valorisent l'ensemble. Quant aux intervenant·e·s de la Gang à Rambrou, il faut les voir agir, se concerter, soutenir, conseiller, proposer, ajuster, valoriser, orchestrer cet incroyable collectif avec une patience et une bienveillance qui n'altèrent jamais leur admirable ambition.
Dans cette ruche de création, même les journalistes parviennent à se glisser avec discrétion pour mettre en valeur ce projet dans leurs médias respectifs. (Radio-Canada, AMI-Télé, Métro...)

16 décembre : Générale sur la scène de la 5ème Salle, Place des arts.
Cette fois, tout le monde est là ! Costumé, mais pas maquillé, ça, ce sera le bonus pour le 17.
Cette générale est donnée devant public tellement il y a de demande de billets non satisfaites pour le lendemain. La fébrilité de tou·te·s a monté d'un cran, mais elle n'engendre aucun énervement ou agacement envers qui que ce soit. Au contraire, tout le monde redouble de prévenance envers autrui. les relations entre professionnels de l'opéra (artistes et technicien·e·s) et nous (professionnel·le·s, bénévoles et participant·e·s de la Gang à Rambrou) se développent. Chacun·e admire et fait admirer son costume. Certain·es se tiennent un peu en recul pour se concentrer mais personne n'est laissé à une solitude inquiète ou triste. Les un·e·s rassurent les autres et réciproquement ... pour se rassurer. Oui, moi aussi, je suis un peu tendu. Je cherche à me concentrer pour ne pas manquer les quelques interventions pour lesquelles on compte sur moi. Je me repasse sans cesse le film anticipé de ce à quoi je devrai être attentif lors de la prochaine scène. Qui dira quoi ? Que devrai-je répondre ? En l'accompagnant de quel geste ? De quel déplacement ? Je ne me sens pas plus assuré que les autres. Je suis témoin dans la coulisse d'une discussion entre deux chanteuses professionnelles de l'opéra : elles aussi, elles évoquent leur trac dans l'instant ! Finalement, je trouve cela rassurant ! Ainsi, dans cette aventure inclusive, la première égalité, le creuset, c'est le vécu émotionnel. Il n'y a pas les "intelligents", les "expérimentés" qui sauraient comment s'y prendre et les "déficients", les "inexpérimentés" qui auraient besoin d'être "pris en charge". Il y a une communauté humaine, liée par un "pacte" : réussir à offrir, à s'offrir, le meilleur du collectif par le meilleur engagement de tou·e·s. Il n'y a pas de "vie minuscule" (Gardou), ici, chacun·e est irremplaçable là où il·elle sait que l'on compte sur lui·elle.

17 décembre : Jour J. Tant attendu, préparé, redouté, désiré... Nous sommes d'abord dans loges. Hier, on s'émerveillait des costumes. Aujourd'hui, s'y ajoutent les maquillages qui redonnent la priorité aux visages. Que de belles personnes ! Une communion artistique de haute intensité prend place progressivement. Tout le monde est concentré, dans une atmosphère paisible et néanmoins joyeuse. L'attente est longue, mais personne ne manifeste d'impatience ou d'énervement. Quand nous sommes conviés à aller dans la coulisse, on sent une vibration, un frémissement. Enfin ! et... déjà ! (càd, Sommes-nous prêts ? suis-je vraiment prêt ?) Plusieurs évoquent la présence de leurs proches parmi les spectateurs de la salle comble. On entend le public qui s'installe. On sent que les pensées de chacune et de chacun sont tournées non plus seulement vers le spectacle, mais vers celles et ceux à qui il est destiné. Il faut encore attendre un petit quart d'heure, dans la pénombre, presque immobiles. Quelques clins d'oeil, quelques sourires et quelques petits mots d'encouragement plus tard, le rideau s'ouvre. Le silence se fait. La musique éclate, se répand et enveloppe toutes les âmes présentes ! Sur la scène, les musiciens et chanteurs ont déjà créé l'ambiance. Dans la coulisse, le premier groupe de comédiens qui va entrer en scène guette le signal comme un chat s'immobilise, retient son souffle et mobilise tous ses muscles et toute sa volonté quand il a repéré sa proie. Enfin, Suzanne, la metteure en scène lâche un discret : "Allez, à vous !". A partir de là, ça déboule, avec jubilation. A chaque scène, nous sommes surpris les uns par les autres de ce que chacun donne comme il ou elle ne l'a encore jamais donné. C'est comme si chacun voulait lancer toujours plus haut et habilement une balle pour jouer avec ses partenaires. Même les plus timides osent alors des gestes, des réactions qui décuplent les effets dramatiques ou humoristiques de la pièce. Le public le sent, il joue avec nous. S'installe alors un mouvement du coeur, systole-diastole, entre la scène et la salle. A chaque pulsation sur la scène - morceau chanté, dansé, joué - répond une pulsation de rires, d'applaudissements, de souffles donnés en retour par le public. Alors, chaque artiste le sait, il·elle a conquis sur scène une valeur, une dignité majuscule qui lui mettra du vent dans les voiles à chaque fois qu'il se souviendra avoir participé à des moments comme celui-ci.

Article paru dans Métro Montréal du 13-15 décembre p.13

L’art est un oiseau rebelle

Capturé sur : https://journalmetro.com/culture/2406216/opera-lart-est-un- oiseau-rebelle/
La gang à Rambrou, un organisme qui offre une formation artistique à des adultes vivant avec des déficiences physiques et mentales, travaille présentement au projet le plus ambitieux de son histoire: monter une adaptation de l’opéra Carmen de Bizet en collaboration avec l’Opéra de Montréal et le présenter à la Cinquième Salle de la Place des Arts.
Par un vendredi de décembre, une grande fébrilité règne dans les locaux de La gang à Rambrou, dans l’est de Montréal.
L’ensemble de la troupe, soit une cinquantaine de participants, est réuni lors de cette première répétition générale.

mercredi 30 octobre 2019

Conférence aux étudiants du 1er cycle du profil éducation de l’École des arts visuels et médiatiques sur l’adaptation scolaire en enseignement des arts plastiques

Voici une invitation de ma collègue Adriana Oliveira à laquelle j'ai eu plaisir à répondre : 
"Donner une conférence sur l’adaptation scolaire en enseignement des arts plastiques adressée aux étudiants du 1er cycle du profil éducation de l’École des arts visuels et médiatiques afin d'introduire les étudiant.e.s aux principes de base de l’enseignement en adaptation scolaire et aux stratégies pédagogiques employées par des enseignant.e.s spécialisé.e.s en arts plastiques œuvrant dans ce contexte."


mercredi 16 octobre 2019

Handicap et individu : capacité, communication et affirmation de soi (table ronde à la Faculté de droit de l’Université McGill)

J'ai reçu cette aimable invitation  : "Au nom du Centre pour les droits de la personne et le pluralisme juridique de McGill (McGill Centre for Human Rights and Legal Pluralism), nous aimerions vous inviter à participer à une discussion en table ronde sur l’autonomie des gens en situation de handicap en lien avec les nouvelles technologies. Celle-ci est prévue pour le 16 octobre de 13 h à 15 h, à la Faculté de droit de l’Université McGill.
Il s’agit d’un événement dans le cadre du Projet sur les droits des personnes en situation de handicap, qui a lieu annuellement depuis 2011 à la Faculté de droit de McGill. Le thème de cette année met l’accent sur le rôle que joue la technologie sur l’autonomie, l’émancipation et les droits des personnes en situation de handicap."
Voici mes notes pour préparer l'intervention


Penser la technologie comme aide individuelle mais aussi comme aide collective pour la prise d'initiative et l'empowerment. Exemple de la correspondance que j'ai initiée entre la Gang à Rambrou (Québec) et l'IME les Grillons (France)
Ne pas partir de besoins présupposés basés sur un hypothétique diagnostic mais partir du désir des personnes et donc être attentif à ce désir, le laisser s'exprimer.
Les technologies sont comme la langue d'Esope pour l'ensemble de la population du monde qui y a accès il y a aucune raison de penser qu'il n'en soit pas de même pour les personnes handicapées celles qui vivent avec déficience intellectuelle en particulier.
Si c'est pour les faire gagner en autonomie à seule fin d'économiser sur les aides humaines, aucun intérêt.
Au contraire il faut développer ce qui permet d'entrer en interaction avec les personnes de l'entourage ce qui permet de prendre part à la vie sociale à la vie citoyenne.
Pensez au relatif dénuement économique de cette population qui n'a donc pas toujours accès aux technologies qu'on pense pour elle.
Beaucoup d'applications grand public sont aussi bien sinon mieux que des applications spécifiquement créés pour les personnes handicapées. Il faut faire une veille technologique et les choisir soigneusement.

lundi 30 septembre 2019

Cocktail de rentrée des Muses

Merci à toutes et à tous d'avoir participé à la seconde édition de notre Cocktail de la rentrée, le jeudi 27 septembre...
Publiée par Les Muses - Centre des arts de la scène sur Lundi 30 septembre 2019

lundi 4 mars 2019

Des professionnels ayant travaillé avec les élèves des Muses s’expriment : bilan de leur expérience et préconisations pour l’amélioration de la formation

Une nouvelle étape vient d'être franchie dans le processus de révision du programme de formation offert par les Muses. Avec la coordonnatrice du volet pédagogique des Muses, nous avons présenté au corps professoral et au CA un rapport intitulé : "Des professionnels ayant travaillé avec les élèves des Muses s’expriment : bilan de leur expérience et préconisations pour l’amélioration de la formation"

Nous l'avons conçu pour la raison suivante : "De même que les élèves ont été interviewés, il a semblé important à l’équipe pédagogique et de coordination engagée dans la révision de programme des Muses de connaître l’avis de différents professionnels qui ont travaillé avec un ou plusieurs élèves des Muses afin de recueillir leur réflexion sur cette expérience. Cette réflexion doit pouvoir alimenter la réflexion des Muses pour améliorer la formation donnée aux élèves et favoriser leur intégration dans le milieu artistique professionnel" 

Nous l'avons organisé ainsi : "Chaque entretien co-animé par l’enquêtrice et l’enquêteur comportait 3 parties :


1.     le récit et l’appréciation sur l’expérience
2.     l’appréciation sur la qualité de la prestation des élèves
3.     des pistes pour améliorer la formation et la rendre plus adéquate du milieu professionnel

Huit entretiens ont été organisés, d’une durée variant entre 45 et 75 minutes avec 9 professionnels issus de différentes disciplines ayant eu l’occasion de travailler avec un ou plusieurs des élèves avancés des Muses dans le cadre d’une ou de plusieurs productions de théâtre, de  danse, de cinéma ou de  télé.

  
Puis nous avons procédé à l'analyse de contenu : 
"Ces entretiens enregistrés ont fait l’objet de deux écoutes indépendantes par l’enquêtrice et l’enquêteur. Les informations retenues ont été colligées dans un tableur en conservant en colonne l’identification du professionnel rencontré, en ligne les items suivants : description de la situation ; impressions du professionnel (ce qu’il·elle a appris, découvert, ce qui l’a surpris·e, ses regrets, les précautions prises, les problèmes rencontrés, les solutions trouvées, les atouts) ; l’appréciation sur l’élève ou les élèves (qualités, à travailler, limites, avenir envisageable) ; la formation aux Muses telle que saisie à travers l’expérience  (critiques, propositions, autres remarques).


Un regroupement pour chacun des thèmes a ensuite été réalisé pour offrir dans le présent document une synthèse utilisable pour alimenter la suite de la démarche de révision du programme".

Le rapport est en téléchargement ici : CLIC !
 
L'aventure de sa réalisation a été passionnante et instructive pour qui, comme moi, s'intéresse aux représentations sociales sur le handicap et à leur évolution dans les situations sociales de rencontres, ainsi que cela apparait dans les extraits suivants de notre conclusion, très nettement encourageants : 
"Comme le lecteur a pu le constater, les neuf participants à ces entretiens ont été d’une très grande générosité de leur temps et de la qualité de leurs réflexions. Les Muses leur adresse à chacune et chacun ses plus vifs remerciements. (...)
Il semble clair que les élèves des Muses ont été grandement appréciés en chaque occasion tant pour leur personnalité que pour leur attitude professionnelle et leur engagement entier. Les difficultés et limites identifiées ont donné le plus souvent lieu à un surcroit de créativité et à une inventivité adaptative prometteuses pour tous. Ces expériences dessinent le profil de l’artiste formé aux Muses : il est reconnu avant tout comme “personne-artiste” et secondairement comme “personne-ayant des limitations et incapacités”. Ces limitations et incapacités sont des obstacles que l’inventivité adaptative et compensatoire qui prévaut dans les professions artistiques parvient le plus souvent à franchir avec succès mais sont aussi considérées comme autant de ressources créatives en ce qu’elles transparaissent dans la personnalité artistique de celui ou celle qui en est affecté. (...) 
À en croire les commentaires de nos interlocuteurs, le milieu artistique actuel se montre franchement favorable à l’idée d’inventer des processus, des structures, des pratiques qui fassent appel à d’artistes professionnels en situation de handicap au sein de leur équipe de création."