vendredi 22 décembre 2023

INTERVENTION-FORMATION APPROSH : LE VECU DES STAGIAIRES A TRAVERS LEURS PAROLES ET ECRITS ; RAPPORT

J’ai été impliqué auprès des équipes d'un centre d'activité de jour et de l'unité d'un Centre de Service (un service de réadaptation intensif), de septembre 2022 à novembre 2023, dans le cadre d’un projet d’implantation du dispositif d’intervention et de formation APPROSH. Ce projet a pour destinataires, d’une part, les personnes accueillies dans ces services pour les mobiliser dans une activité musicale et rythmique propre à susciter chez elles des apprentissages, des manifestations créatives et un développement de la socialisation, d’autre part, quelques membres du personnel (dénommées stagiaires dans ce cadre) pour les initier à la conduite de ce type d’intervention propre à développer leur aptitude à envisager leurs patients sous l’angle de leurs capacités et désirs.
J’ai participé à la plupart des séances hebdomadaires comme musicien et observateur des processus pédagogiques. Mon rôle précis duquel découle ce rapport consiste à accompagner l’activité réflexive des stagiaires à travers une proposition d’écriture et de rétroaction régulière afin de documenter leur progression et celle des personnes participantes. Ce rapport est basé sur une analyse des écrits que les stagiaires ont généreusement accepté de réaliser et de partager avec moi tout au long du déroulement du projet dans le but d’en documenter différents aspects, écrits auquel s’ajoute des focus-groupes entièrement transcrits donnant l’occasion de partager des observations en équipe.
Le premier objectif de ces écrits consistait à documenter la manière dont les stagiaires vivaient cette période de formation à une pratique musicale éducative et artistique très nouvelle dans leurs services. Le deuxième objectif était de leur donner une méthode pour s’exercer à observer et à documenter ce que les personnes participantes vivaient elles aussi à travers ce projet. Le premier objectif a été réalisé au moyen d’un journal de bord personnel à chaque stagiaire. Le deuxième, consistait en l’écriture de notes d’observation référées à chaque personne participante afin d’avoir un suivi de leur évolution dans le projet. Ce rapport a été envoyé aux stagiaires avant toute autre diffusion afin de s’assurer que son contenu leur paraissait conforme à ce qu’elles souhaitaient faire connaitre de leur expérience. 

LIRE LE RAPPORT : CLIC !


jeudi 21 décembre 2023

Art et bien-être : ce que les personnes font à l'art

On a coutume depuis quelques années de chercher à évaluer les bénéfices que tirent les personnes destinataires de leur participation à des activités de médiation artistique. On cherche à établir dans quelle mesure par des actions de médiation artistique un public institutionnellement catégorisé en fonction d'un diagnostic reçu ou d'une condition de vie momentanée ou durable peut voir son bien-être significativement augmenté. Le phénomène est difficile à établir indubitablement car il oblige à des extrapolations parfois hasardeuses qui débordent le cadre de l'action de médiation elle-même (Horvais 2022). Pour autant, il semble aller de soi qu'une activité artistique pratiquée ou reçue, est pour tout un chacun une occasion de satisfaction. Sinon, la personne s'y déroberait. Cependant, tout artiste - ou simplement toute personne - ne s'engage pas dans la pratique artistique et la création sous la motion d'un conseil ou d'une indication thérapeutique ou pour une recherche systématique de bien-être. Ce qui pousse une personne - artiste parfois - à agir artistiquement est bien plus complexe. Beaucoup savent que cette pratique parce qu'elle est exigeante envers soi-même peut occasionner bien des tourments fort éloignés de la quête exclusive et benoite de bien-être : recherche de l'inspiration, doute sur la qualité de sa production, crainte de rejet par le public, etc.

Il n'y a pas de raison de penser que cette ambivalence possible des effets de la pratique artistique n'est pas présente de la même manière pour toutes les personnes - artistes reconnues ou non - quelle que soit leur allure de vie. Il n'y a pas d'un côté un art librement et souverainement pratiqué par des personnes "normales" et de l'autre un art prescrit pour des personnes d'une catégorie mineure du fait de leur condition. Il n'y a pas d'art digne de ce nom s'il reste imprégné de la philosophie du "happiness" qu'on destinait autrefois aux personnes ayant reçu un diagnostic de déficience intellectuelle ou d'autisme.

Lorsque la proposition artistique vient à ces personnes y compris par le truchement d'une action socialement construite (cf. "arts situés" (Havelange, 2019) qui leur est destinée, la réponse participative qu'elles y donnent vaut comme manifestation de leur agentivité artistique à l'égal de tout autre artiste et à ce titre doit être considérée comme telle. Elles y mettent un engagement d'égale dignité. Elles le vivent artistiquement de toute leur personne et à ce titre doivent être considérées comme agissant artistiquement jusqu'à ce que leur maitrise de cet art et leur production les fasse reconnaitre comme artistes.

Ainsi, il faut abandonner la posture de domination qui fait se demander en permanence "qu'est-ce que l'art fait à ces personnes ?" pour les considérer avec justice et équité en ce demandant "qu'est-ce que ces personnes font à l'art ?", question qui se pose pour tous les artistes et leur production.

Cette nouvelle posture, résolument inclusive, est propre à renouveler notre réception des œuvres artistiques produites par la diversité humaine et à enrichir le patrimoine commun en octroyant à tous les mêmes opportunités de reconnaissance pour leurs talents. 

PS : il convient de rester prudent quant à l'attribution du titre d'artiste qui fait l'objet d'un grand nombre de définitions selon l'épistémologie à laquelle on se réfère.
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Havelange, Carl. (2019). Notules à propos du Trink-Hall et des arts situés Notules introductives. https://www.academia.edu/39766715/Notules_%C3%A0_propos_du_Trink_Hall_et_des_arts_situ%C3%A9s_Notules_introductives

Horvais, Jean. (2022). L’évaluation des projets artistiques inclusifs. Éthique en éducation et en formation, (12), 111‑126. https://doi.org/10.7202/1090446ar

voir aussi : https://ecolatre.blogspot.com/2023/10/meru-lancement-de-lassociation-approsh.html 

vendredi 13 octobre 2023

Méru : lancement de l'association APPROSH France

Du 7 au 12 octobre, nous avons animé des ateliers avec les enfants des écoles et du centre social pour inaugurer l'installation d'une équipe de médiateurs musicaux APPROSH à Méru (Oise). 

Nous avons donné une conférence et un "show" jeudi en fin de journée, en présence parmi le public, de membres du conseil municipal, de responsables associatifs et de responsables de clubs services (Rotary, Lyons). 

 Voici le propos que j'ai tenu en conclusion de la conférence de présentation : 

"On nous interroge souvent sur l'impact d'APPROSH. Et en tant que chercheur, je suis interpellé par les commanditaires de ce dispositif d'intervention pour l'implanter dans différents milieux. On me demande si en ma qualité de chercheur, je vais pouvoir conduire une évaluation scientifique de l'intervention à propos de ses effets sur les destinataires. Et si je pouvais le présenter dans un tableau Excel avec des petits camemberts, des courbes et des graphiques, pour les gestionnaires, ce serait encore mieux. Je suis irrémédiablement et à mon grand regret obligé par honnêteté de les décevoir.

Ce que ça change, l'impact comme on dit abusivement, n'est pas spécifiquement pour les personnes autistes ou TGC (ayant selon les spécialistes un trouble grave du comportement, qu'on serait mieux inspiré de nommer "comportement gravement troublant"), il est pour tous ceux qui ont créé du commun par la musique. Quand vous avez joué de la musique, partagé une émotion esthétique avec quelqu'un, il ne vous est jamais plus indifférent. Vous avez été changés tous les deux et au-delà du moment musical, vous vivrez une complicité, vous développerez un lien social qui vous transforme tous les deux.

Parce que nous ouvrons cette pratique musicale et communautaire à la diversité des allures de vie, parce qu'on y fait une place de choix aux personnes ayant reçu des diagnostics stigmatisants, les personnes autistes par exemple, ou celles qu'on nous a présentées comme ayant un trouble grave du comportement, on nous demande souvent ce que notre pratique musicale change chez ces personnes destinataires privilégiées de cette pratique. La réponse honnête, c'est rien ou presque. D'ailleurs qui sommes-nous et de qui détiendrions-nous l'autorité, le mandat de les faire changer. Elles-mêmes ne nous l'ont jamais demandé. Ce qui change, c'est notre relation avec elles. C'est nous-mêmes qui cherchons à faire une communauté humaine avec elles et à inviter toute personne de bonne volonté à entrer dans cette musique-là.

Alors, ça ne change rien si rien ne change dans les situations et les contextes dans lesquels on fait vivre ces personnes. Ça ne change rien qu'on puisse démontrer indubitablement si on place les personnes dans des contextes qui ne fonctionnent pas selon les mêmes valeurs, la même éthique de la relation.

Lorsque nous formons des stagiaires, nous ne leur promettons pas qu'ils ou elles auront le pouvoir de faire changer leurs patients, leurs élèves, leurs usagers, leurs clients, leurs jeunes. Nous les invitons à entrer par la musique, par la pratique musicale rythmique dans un nouveau mode de relation avec celles et ceux qui leur sont confiés afin de les envisager tout autrement non seulement dans le moment musical mais tout au long de la vie commune. La musique est, dans le moment musical, l'institution qui nous réunit et qui règle ce que chacun et chacune doit y faire pour y tenir sa place.

La recherche revient ici sous l'angle de l'observation minutieuse et attentive de ce qui se passe pour tous les participants sous 4 angles essentiels : les apprentissages, les initiatives créatives, les relations, les émotions.

Quand vous commencez à voir l'autre sous l'angle de ses capacités, de son désir créatif, il n'est plus le même et vous non plus. Vous vous mettez à parier sur l'avenir, vous vous mettez à penser à tout ce qui pourra sortir de beau et de bon de votre relation, de votre collaboration, de vos projets communs, de vos créations artistiques à venir.

La condition pour que ça marche, APPROSH, c'est de se laisser transformer par la rencontre avec l'émotion musicale, esthétique, partagée avec autrui, et de faire en sorte que cette expérience ne reste pas circonscrite à la musique, mais s'étende à tous les moments de vie partagée.

Alors, s'établit entre tous les participants, quel que soit leur statut, leur rôle, leur allure de vie ou leurs capacités, une communauté inclusive au sein de laquelle chacun et chacune est reconnu comme unique et irremplaçable. On vit ensemble des événements, des présentations publiques par exemple, qui finalisent notre aventure commune et qui font date dans l'histoire personnelle de chacun et chacune.  Alors, là, oui, ça change tout, et pour tous !

vendredi 6 octobre 2023

Programme international d'éducation à la citoyenneté démocratique (PIECD) Séminaire au Luxembourg (3-6 octobre 2023)

 Du 3 au 6 octobre 2023, nous avons tenu un séminaire du PIECD à Esch-sur-Alzette, Luxembourg. 

Pour tout savoir sur ces jours mémorables et passionnants de dialogues, de musique et de visites : CLIC !


mardi 19 septembre 2023

Présentation publique à l'hôpital de Rivière-Rouge

 Pour conclure - provisoirement - notre intervention, nous avons organisé avec les participants et les stagiaires une présentation publique de nos créations collectives sous le kiosque à musique du parc de l'hôpital. Une centaine de personnes, patients et personnels, sont descendu écouter malgré le vent frais. Bel événement pour les participants.



samedi 9 septembre 2023

L'ENVOL DE MADAME PAPILLON

Encore un très beau succès pour notre équipe d'artistes de la Gang à Rambrou en partenariat avec l'Opéra de Montréal et... lisez la suite :



samedi 10 juin 2023

"Champions" un film de Helgi Piccinin. Présentation sur Tenk.ca

 

Citius altius fortius – communiter

Le même désir d’aller « plus vite, plus haut, plus fort – ensemble. » La délicate caméra d’Helgi Piccinin nous fait découvrir Audrey et Stéphane, de la catégorie « champions », vrais de vrai. Animés de la même soif de se dépasser et du même plaisir d’y parvenir que tout autre sportive ou sportif sous toutes les latitudes. La même détermination, la même persévérance pour s’entrainer, les mêmes rictus dans l’effort, les mêmes sourires dans la victoire, les mêmes déceptions… parfois…, endurées avec courage. Avec le soutien familial et amical comme seul dopant, avec la joie partagée comme seul onguent, ces deux-là nous emmènent dans leur rêve de voyage olympique spécial.

Alors, qu’ont-ils de spéciaux ces Jeux olympiques? Peut-être cette poésie festive de la diversité des corps et des allures réunis dans la joie pure de sentir la vie pulser en chacun·e, pour nous propulser ensemble et nous enflammer d’encouragements et de hourras autour de la flamme olympique. Laissez-les courir vers vous et courez avec eux!

 

Jean Horvais
Professeur, Département d'éducation et formation spécialisées, UQAM
Membre du comité aviseur de la CRCMHA

En collaboration avec

jeudi 18 mai 2023

Les Rencontres Educere: «Art et représentations du handicap» le 18 mai 2023

Invitation à la Rencontre Educere du 18 mai 2023

Le doyen de la Faculté des sciences de l’éducation, monsieur Jean Bélanger, ainsi que le vice-doyen à la recherche, monsieur Martin Riopel, et le vice-doyen aux études, monsieur Henri Boudreault, sont heureux de vous inviter au cycle de conférences Les Rencontres Educere, saison 2022-2023.

Le 18 mai, le professeur du Département d’éducation et formation spécialisées Jean Horvais, le professeur de l’École des médias Mouloud Boukala, la coordonnatrice de l’organisme D’un Œil différent Anik Larose, l'artiste Camille Vincent (La Gang à Rambrou) et l’artiste Marven Clerveau parlent des représentations du handicap dans le domaine des arts.

Camille Vincent est une artiste multidisciplinaire. Elle aime les arts visuels et les arts de la scène et de l’écran. Elle fait partie de la troupe de théâtre de la Gang à Rambrou. Elle a joué dans plusieurs spectacles. En particulier dans les dernières productions en partenariat avec l’Opéra de Montréal. Elle a aussi été retenue pour des rôles dans des séries télévisées de Radio-Canada. Rôle dont elle nous parlera aujourd’hui.

Marven Clerveau est ainsi présenté sur le site du Conseil des arts et des lettres du Québec : « Marven Clerveau brille par son parcours empreint de détermination et illumine tout sur son passage. L’artiste multidisciplinaire montréalais d’origine haïtienne, qui compose avec une dysphasie et une scoliose depuis sa naissance, a choisi le dessin, la bande dessinée et la peinture pour extérioriser ses difficultés, exprimer sa différence et surtout, la valoriser.

En nous appuyant sur la projection ci-dessous, nous répondons aux questions suivantes 

Thème général : « L’art comme activité fondamentale d’expression de soi, d’autoreprésentation et comme point de rencontre et de reconnaissance ».

 

1.     Qu’est-ce qui dans votre activité, votre travail, vos engagements vous relie à la thématique de cette rencontre ? 

2.     Quels objectifs poursuivez-vous concernant la représentation et/ou l’autoreprésentation et le handicap ? 

3.     Que constatez-vous comme changements dans les représentations et autoreprésentations ? Voyez-vous des obstacles persistants à la juste reconnaissance de la créativité des artistes pour s’autoreprésenter ? voyez-vous néanmoins des évolutions encourageantes ?

4.     Comment voyez-vous le rôle des institutions éducatives pour favoriser l’évolution des représentations et autoreprésentations au sujet du handicap à travers les arts ? (A quoi l’école et d’autres institutions éducatives doivent-elles consacrer leurs efforts – et de quelle manière – pour favoriser une représentation juste du handicap et développer les capabilités des artistes en situation de handicap ?)On parle beaucoup à l’heure actuelle de la formation des enseignantes et des enseignants. Comment la développer pour favoriser une représentation juste du handicap et développer les capabilités des artistes en situation de handicap ?

jeudi 11 mai 2023

ACFAS 2023 : La médiation artistique musicale et rythmique comme vecteur d’émancipation créatrice en milieu hospitalier et en milieu communautaire : une intervention, une formation

Avec mes étudiants Nathanaël et Mohamed, nous avons présenté une communication dans le colloque 427 - "Savoirs expérientiels et perspectives critiques du handicap, de l’autisme, de la surdité et de la folie"

En voici la substantifique moelle : 

Présentation du colloque sur le site de l'ACFAS : 

"Depuis les dernières décennies, des travaux mettent de l’avant une perspective critique des études du handicap. Ce champ interdisciplinaire donne également lieu à des critiques « de l’intérieur ». Des autrices et des auteurs, travaillant dans de nouveaux courants connexes, sont par ailleurs soucieux de développer leurs travaux « en dehors » des Critical Disability Studies. Des approches culturelles ou celle de l’affirmation identitaire comme acte politique émergent (ex. : études critiques de l’autisme, études [critiques] de la surdité, études de la folie). Avec l’essor de la société civile, les études critiques du handicap, de l’autisme, de la surdité et de la folie offrent des angles d’approche inédits non seulement pour appréhender la citoyenneté, la reconnaissance et les inégalités sociales, mais aussi pour questionner l’ancrage capacitiste des normes et des attentes sociales.

Parallèlement, au cours des dernières années, les savoirs expérientiels se sont imposés comme une nouvelle donne contemporaine, qu’il s’agisse d’intégration au développement de programmes de formation en intervention ou d’offre de services dans le réseau de la santé et des services sociaux. La reconnaissance de l’importance d’inclure les personnes dans les initiatives qui les concernent est croissante, et diverses structures se mettent en place pour le permettre (ex. : approche « patient-partenaire » qui tend s’étendre aux interventions dans les champs de la réadaptation; enseignement en partenariat avec des « patient·e·s » dans des programmes de formation en santé et services sociaux; « clientèle » des programmes de services; essor de l’intérêt pour les recherches participatives).

Mais qu’en est-il vraiment ? Ces nouvelles pratiques contribuent-elles réellement à l’amélioration des conditions de vie des personnes comme le préconise la recherche participative à caractère émancipatoire ? Comment freiner l’instrumentalisation des personnes par ces milieux et l’appropriation de leurs savoirs expérientiels et militants ?"

mercredi 10 mai 2023

ACFAS 2023 : 407 - Par quels processus se développe le pouvoir d’agir : analyses comparées internationales de dispositifs de recherche et d’accompagnement social

 

A la demande des organisateurs du colloque, j'ai animé des séances passionnantes.

Présentation sur le site de l'ACFAS : 

Le concept de pouvoir d’agir ou empowerment vise principalement des groupes sociaux vulnérables du fait de leur minorisation, de leurs conditions d’existence ou de crises plus globales frappant leur société d’appartenance. Ce concept fait l’objet d’importantes critiques, la principale étant qu’il a été détourné de son objet initial de transformation radicale des structures de pouvoir inégalitaires « à partir du bas » (bottom up) pour en venir graduellement à associer le pouvoir d’agir aux choix individuels et économiques au détriment du pouvoir collectif (Calvès, 2009; Cornwall, 2016). Ceci a conduit un nombre croissant de structures (ONG, associations, structures gouvernementales ou privées, etc.), relayées par des chercheurs de différentes disciplines, à repenser leurs modalités d’action, et, ce faisant, à revisiter certains concepts souvent associés à celui de pouvoir d’agir, dont la signification a fini par devenir ambiguë : participation, vulnérabilité, solidarité, communauté, pour ne citer que ceux-là. L’intention sous-jacente à ces recherches engagées est de permettre la mise en place de dispositifs innovants ancrés dans une démarche collaborative et visant la justice sociale et épistémique. Pour autant, l’enjeu de la durabilité de ces derniers, faute d’une synergie efficace entre eux, reste entier et pose donc la question de leur crédibilité tant auprès des bénéficiaires que des pouvoirs publics censés s’en inspirer pour définir leurs politiques.

Le colloque abordera notamment les questions suivantes en mobilisant des études de cas variées dans leurs contextes et champs disciplinaires : Quels sont les rapports de domination sous-jacents à la mise en œuvre des approches participatives et collaboratives ? Quels sont les enjeux éthiques soulevés par les initiatives s’appuyant sur ces approches ? En quoi l’analyse des trajectoires individuelles permet-elle de mieux comprendre les cheminements vers l’acquisition d’un pouvoir d’agir, les processus d’autonomisation ?

Remerciements

Nous tenons à remercier le réseau international "Recherche avec" pour son implication dans la conception de ce colloque et la diffusion de l'appel sur sa plateforme. Nous soulignons la participation active dans l'élaboration des activités du colloque de l'association la Forge (Bordeaux, France) qui a agi comme source d'inspiration significative dans la réflexion sur l'accompagnement social. 

 



 

dimanche 23 avril 2023

Chaire de recherche du Canada sur les médias, les handicaps et les (auto)représentations : Engagements anthropologiques de Charles Gardou

Le professeur Mouloud Boukala a réalisé des capsules vidéos avec le professeur Charles Gardou, mon inoubliable directeur de thèse et ami. Ce dernier explique son parcours intellectuel, scientifique et humain. Passionnant !

pour voir y aller... CLIC !

samedi 22 avril 2023

APPROSH dans les Laurentides

Même si le vocabulaire employé pour parler des personnes avec lesquelles nous faisons de la musique ne me plait guère (voir ici : CLIC !), je me dois de partager le message FB du CISSS des Laurentides qui finance l'intervention : 

Le CISSS des Laurentides est fier d’annoncer la mise en œuvre d’un nouveau programme pour les clientèles vivant avec une déficience intellectuelle, un trouble du spectre de l’autisme ou un trouble grave du comportement.
Le programme APPROSH est basé sur des exercices rythmiques auprès des usagers afin de leur permettre de développer leurs capacités interrelationnelles.
Pour en savoir plus ➡️ https://bit.ly/3AqAQC9
Lire le communiqué de presse 👉 https://bit.ly/3KPJxuM

dimanche 16 avril 2023

Pénurie d'enseignantes et d'enseignants ?

On dirait que voici une société comme tant d'autres qui n'aime pas les enseignants, qui n'en prend aucun soin et s'étonne - ou feint de s'étonner - de voir se tarir les vocations pour ce métier. On dirait que cette société n'aime pas les enseignants, qu'elle prend juste l'éducation pour une charge, une dépense, certes nécessaire afin que ses enfants puissent jouer au grand jeu de la lutte de chacun contre tous dans l'attribution des places sociales et économiques. Pour cela, elle voudrait quand même que la tâche soit accomplie, alors elle y va de la plus vile flatterie et de la plus feinte commisération. Avec des phrases creuses de service comm', elle passe la main dans le dos de la main d'œuvre enseignante de temps en temps en lui disant "qu'elle fait une différence" et autres slogans lénifiants de même farine. Mais personne n'est dupe et à peine mis les pieds dans une école lors d'un stage - et pour les plus endurants au bout de quelques années d'exercice - c'est le sauve-qui-peut.

 

Mais  comment s'étonner de la pénurie d'enseignantes et d'enseignants ?

 

A force de décrire les enfants et les jeunes comme des êtres en grande proportion déficients, défaillants, en difficulté, perclus de troubles dont la liste ne cesse de s'allonger jusqu'à indiquer qu'un quart des élèves sont à ranger dans la catégorie EHDAA (élèves en situation de handicap ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage), faut-il s'étonner que cette trace morbide d'eugénisme vienne décourager les vocations ?

A force de laisser se délabrer, les écoles elles-mêmes, bâtiments déjà peu hospitaliers à l'origine avec leur architecture conventuelle quasi carcérale dégradée aujourd'hui en taudis grillagés afin de parer aux chutes de briques, sans compter les moisissures et autres inconforts;

A force de laisser les conditions de travail se prolétariser, se précariser jusqu'à donner à penser que c'est un emploi de technicien opérateur plus qu'un métier, pour lequel tout le monde est interchangeable comme dans le travail à la chaîne… avec salaires minables;

A force de ne plus savoir quoi enseigner, de quoi instruire, en vue de quoi éduquer;

comment s'étonner de la pénurie d'enseignantes et d'enseignants ?

 

Pense-t-on sérieusement qu'en réduisant à de la formation technique une formation déjà passablement technicisée par l'idéologie mécaniste des sacro-saintes données probantes transmises à coup de cours magistraux en ligne, on va résoudre le problème ?

Devenir enseignante, enseignant, éduquer, ce n'est certes pas si difficile,… sauf pendant les 30 premières années environ !

 

Enseigner avec son corollaire éduquer est un art et non une technique. Cela repose avant tout sur la qualité d'âme de celles et ceux qui s'y essaient, instruits d'une expérience acquise au cours des siècles par tous ceux qui les ont précédés et frottée aux réalités d'aujourd'hui au sein de collectifs offrant des espaces propices à l'analyse réflexive soutenant l'engagement à collaborer.

 

Pour éduquer, il faut prendre l'habitude d'une réflexion critique avec Comenius, Rousseau, Freire, etc., avec ses collègues et avec les Kevin et les Sabrina d'aujourd'hui. Il faut se forger une âme confiante dans l'humanité qui advient par la jeune génération. Une âme confiante, aimante et tout aussi exigeante. Pour cela il faut ressentir que l'on est porté par toute une société qui a confiance en ses enfants, qui les aime mais sans aveuglement, avec exigence, avec équité, qui sait qu'elle a des valeurs et des savoirs précieux à leur transmettre afin qu'ils puissent en faire l'inventaire critique nécessaire pour inventer leur monde de demain. Loin de tout psittacisme ou bourrage de crâne dicté par les thuriféraires de la donnée probante de laboratoire si éloignée des conditions authentiques de la vie éducative en chaque occasion variable, vivante, inventive et rétive à toute systématisation ou automatisme.

En éducation, l'éthique précède toute décision et toute autre raison. De l'éthique se déduisent tous les choix de ressources, d'organisation, de pédagogie et même de didactique. Alors, pour former des enseignantes et des enseignants, il faut leur indiquer qu'on a une haute idée de la noblesse de la tâche qui leur est confiée, il faut prendre le temps de prendre soin de leur âme, qu'en celle-ci se forme l'éthique et l'idée claire des visées de leur mission confiée avec clarté par la société; ensuite, il faut leur donner les outils propres à façonner leur art de faire: savoir observer, mobiliser, organiser, évaluer, soutenir, dans la diversité des situations et la diversité des allures d'apprentissage. Cela se réalise pour partie dans une formation initiale et pour partie dans un accompagnement de formation continue.

Un des malentendus vient du fait qu'on parle de "former les enseignantes et les enseignants" là où il faudrait d'abord parler de "se former". Pour devenir pédagogue, il importe plus de "se former" que "d'être formé". Responsabilité qui incombe à chacun. Devant les difficultés actuelles, il est vain et irresponsable de penser qu'en réduisant de moitié le temps de formation on résoudra le problème. On ne fait que l'augmenter en dévalorisant un peu plus la profession enseignante. 

 

voir : https://www.ledevoir.com/societe/education/786647/les-syndicats-circonspects-quant-a-la-formation-d-enseignants-non-qualifies 

https://www.journaldemontreal.com/2023/04/14/lenseignement-se-merite-une-formation-a-la-hauteur-de-ses-responsabilites 


samedi 15 avril 2023

Autisme, autiste et TSA... le choix des mots - clarifications

Un récent courriel, reçu d'une éminente collègue, a attisé une réflexion que je mijote depuis quelques temps déjà. Voici une étape de sa construction:

 

"Nous ne voyons pas les choses mêmes; nous nous bornons le plus souvent à lire les étiquettes collées sur elles." Bergson.

 

Un certain nombre de personnes autistes souhaitent que les personnes autistes soient ainsi nommées ou même plus directement encore nommées "autistes". Elles s'opposent de façon militante à la dénomination issue du DSM5 qui parle de trouble du spectre de l'autisme ce qui conduit à des formulations qu'elles estiment dégradantes ou humiliantes  telles que "personne atteinte d'un trouble du spectre de l'autisme" voire "personne souffrant d'un trouble du spectre de l'autisme". La notion de trouble leur semble particulièrement problématique désignant par là une altération chez elles de ce qui est considéré arbitrairement et ordinairement comme un fonctionnement "normal, conforme, standard". Cela les désigne comme des personnes affectées d'un défaut, des personnes défaillantes, ce qui appellerait une prise en charge thérapeutique corrective.

On peut observer que cette thérapie corrective, normalisante, n'existe pas, en tout cas, pas de façon si efficace que le trouble considéré puisse disparaitre de la personnalité chez qui il a été diagnostiqué. Tout juste parvient-on en plus d'un siècle de recherches à des modifications marginales des comportements visant à rendre les personnes moins troublantes pour leur entourage. Quant à la compréhension de ce qui serait la cause (ou les causes) de cette condition, il n'y a en la matière rien de sûr. Ce siècle de recherches a surtout été le théâtre de guerres picrocholines entre les écoles de psychiatrie pour définir ce qui leur apparait comme troublant sur le plan comportemental chez certaines personnes et produire des classements catégoriels. Une armistice a été provisoirement conclue et s'est imposée entre les protagonistes réunis sous la bannière dominatrice de l'APA (Association américaine de psychiatrie) autour de l'idée d'un spectre aussi large que possible pour faire entrer dans une même catégorie nosographique toutes les personnes qui semblent réunir de façon plus ou moins prononcée deux caractéristiques comportementales identifiées comme essentielles : une manière troublante d'entrer en interaction sociale avec autrui et un penchant net pour des centres d'intérêt considérés comme restreints.

La revendication des personnes autistes militantes concernant leur propre dénomination est évidemment pleinement justifiée. Personne n'a à subir une dénomination qui lui semble péjorative.

Même s'il faut noter que cette dénomination qu'elles choisissent leur vient d'un diagnostic de leur condition attribué par l'institution dont elles récusent par ailleurs la légitimité en ce qui concerne le choix des termes pour nommer cette condition.  Il y a là comme une inféodation paradoxale, mais elle est finalement assez comparable à d'autres phénomènes historiques de retournement de stigmates en affirmation identitaire positive.

Une autre difficulté vient du fait que cette revendication est souvent présentée par les personnes militantes de la cause comme reflétant ipso facto, du fait de leur propre qualité d'autistes, la position de l'ensemble des personnes ayant reçu ce diagnostic. Or, l'affirmation populaire aujourd'hui que la diversité humaine s'exprime aussi par ce qu'il est convenu d'appeler "neurodiversité" vient fragiliser cet enrôlement de toutes les personnes ayant reçu le diagnostic d'autisme. D'autant que bon nombre d'entre elles, sont pour diverses raisons affectées d'une incapacité à prendre la parole sur la place publique. Elles "sont parlées" (Bourdieu) du fait de leurs limitations dans l'accès au langage et à la participation sociale et citoyenne. Personnes empêchées et très dépendantes dont personne ne peut prétendre dire ce qu'est le fond de leur pensée quant à leur propre situation et à la manière dont elles-mêmes se considèrent et souhaiteraient se voir nommées et rattachées à un groupe humain sous un drapeau identitaire dû au diagnostic qu'elles ont reçu.

Pour le dire brièvement : deux personnes ayant reçu un diagnostic d'autisme peuvent être aussi dissemblables que n'importe quelles personnes prises au hasard dans la population générale. L'une peut être une brillante universitaire tandis que l'autre est recluse dans un service psychiatrique hospitalier où faute de savoir quoi faire pour changer sa condition, on lui prodigue des soins guère différents de ceux prescrits par Philippe Pinel au XIXème siècle. La première est-elle plus légitime que n'importe qui d'autre pour parler au nom de la seconde ? Le doute est permis. Un doute qui s'étend à l'idée même que la psychiatrie ait placé ces deux personnes dans la même catégorie nosographique.

Ainsi la parole des personnes militantes autistes est-elle légitime pour elles-mêmes mais doit faire preuve de prudence dans sa revendication à représenter toutes les personnes ayant reçu un diagnostic d'autisme, cela aussi bien en ce qui concerne le "bon usage" des mots qu'en ce qui concerne plus largement les questions sociales et politiques qui peuvent se poser dès qu'il est question d'autisme. Ces questions doivent être considérées dans le cadre d'une délibération démocratique où la seule qualité de citoyen donne le droit de prendre part équitablement.

dimanche 26 mars 2023

Encore une belle édition : D'un Oeil Différent 2023

Cette année nous a permis de renouer avec une exposition inaugurée dans une ambiance festive en accueillant au moins 400 personnes à l'écomusée du Fier-Monde. 

J'ai eu le plaisir d'accueillir pour cette période, Maria, stagiaire de l'AFRAPATEM (Tours, France), en formation d'art-thérapie. Elle a collaboré à l'animation des ateliers avec compétence, pour le plaisir de tous. 

Rertrouvez toutes les informations sur l'édition DOD 2023, sur le site : https://dodevenement.blogspot.com/

lundi 6 février 2023

APPROSH dans les Laurentides

Depuis septembre 2022 et pour environ 45 semaines, les deux intervenants d'APPROSH et moi-même réalisons le projet ainsi officiellement décrit :

"Le projet introduit le programme APPROSH, basé sur des exercices rythmiques, auprès des clientèles ayant une déficience intellectuelle (DI) ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA) et un TGC afin de leur permettre de développer leurs capacités interrelationnelles. Ultimement, il est visé de réduire les manifestations comportementales problématiques (TGC) des participants au projet et d'améliorer significativement leur qualité de vie.
Ce projet s’inscrit à l’intérieur des objectifs premiers des services en DI-TSA, qui consistent à outiller les personnes en situation de handicap, notamment celles manifestant des TGC, en leur donnant des moyens pour réaliser de façon plus satisfaisante leurs habitudes de vie et ainsi contribuer à leur participation sociale.

Le programme APPROSH sera déployé dans deux équipes DI-TSA du CISSS des Laurentides sur une période d’un an au cours de laquelle les usagers inscrits au CASIS et à l’unité 3 NORD de Rivière-Rouge vivront des rencontres d’animation hebdomadaires visant à leur faire vivre l’expérience de l’ensemble des modalités de ce programme."

Pour ma part, j'y vais environ une semaine sur deux afin de soutenir les formateurs APPROSH dans la formation des membres (que nous appelons "les stagiaires") des deux équipes DI-TSA qui participent au projet. Je les accompagne et les guide dans la rédaction d'un journal de bord de leur formation ainsi que dans la rédaction de fiches d'observation des participants à propos de l'évolution de ces derniers quant à leurs apprentissages, à l'expression de leur créativité, à l'enrichissement de leurs relations sociales par la musique et à l'expression de leurs émotions dans ce contexte.

De plus, je soutiens les formateurs pour les aspects pédagogiques de leur intervention auprès des stagiaires.

Ce qui n'empêche pas que je prenne grand plaisir à participer aux séances musicales avec ma mandoline !

dimanche 5 février 2023

Graines d'avenir

 J'ai eu le plaisir d'écrire un petit texte pour ce recueil d'hommages à Fernand Deligny. 

"Les Ceméa qui ont publié Graine de Crapule sont heureux de publier aujourd’hui Graines d’Avenir. Ils s’honorent de donner la parole à des militantes et militants pédagogiques qui montrent que, décidément, l’Éducation nouvelle est toujours, et plus que jamais, nouvelle. Ils disent ainsi, à leur manière, que les crapules ont un avenir… Assertion qui n’a rien de banal dans un monde qui, parfois, désespère des humains, préfère l’exclusion à l’éducation et la répression à la prévention. 

De Graine de Crapule à Graines d’Avenir, il n’y a rien de moins que la volonté de poursuivre un combat pour une éducation à l’émancipation et à la solidarité. Avec tous ceux et toutes celles qui voudront bien, comme ici, se joindre à nous. » Philippe Meirieu

 


vendredi 27 janvier 2023

Rencontre conjointe du REPAQ à l'école Rose des Vents. Les pratiques liées aux 17 conditions des écoles alternatives

 

Le 27 janvier, rencontre conjointe du Réseau des Ecoles Publiques Alternatives du Québec (REPAQ).

Nous travaillons sur les pratiques concrètes des écoles alternatives pour réaliser les conditions qui définissent l'école alternative. Ce jour, l'école Rose des Vents qui accueille la rencontre a sélectionné 6 conditions pour faire travailler la centaine de participant·e·s (parents, enseignant·e·s, directions, éducatrices des services de garde, élèves, chercheur·e·s...) 

Nous leur proposons par petits groupes de rédiger individuellement des exemples de pratiques qui illustrent l'une ou l'autre de ces conditions, puis de partager leurs écrits et de questionner successivement chaque personne qui a rédigé pour l'aider à clarifier son texte. En fin de journée, nous recueillons donc environ 300 fiches (3 par personnes environ) qui après transcription et analyse permettront de montrer comment s'incarne concrètement les principes selon lesquels fonctionnent les écoles alternatives. Vaste chantier qui va se poursuivre dans les autres rencontres de cette année.

samedi 14 janvier 2023

Le professeur Charles Gardou à Montréal

 

La plaisir d'entendre la belle éloquence avec laquelle le professeur Charles Gardou , mon directeur de thèse, déploie la profondeur de sa réflexion !

Sa conférence à l'UQAM.

La même semaine,  j'ai le plaisir de lui faire rencontrer les fines équipes avec lesquelles je suis engagé dans de nombreux et beaux projets : La Gang à Rambrou, APPROSH, Les Muses, D'un Oeil Différent, Sans Oublier le Sourire, et d'autres ami·e·s. 

 

 

 

 

 

 Quelques photos de cette belle rencontre :