jeudi 5 décembre 2013

"La funambule, le fil et la toile. Transformations réciproques du sens du handicap" de Patrick Fougeyrollas. Compte rendu dans Anthropologie et Sociétés, vol. 37 (2013).


FOUGEYROLLAS Patrick, 2010, La funambule, le fil et la toile. Transformations réciproques du sens du handicap. Québec, Les Presses de l’Université Laval, coll. Sociétés, cultures et santé, 340 p., bibliogr., tabl. (Jean Horvais)
Tel qu’annoncé dès les premières lignes, l’ouvrage de Patrick Fougeyrollas est marqué par l’ambition de son auteur de présenter «une grande synthèse des travaux que j’ai réalisés depuis maintenant trente ans dans le champ du handicap » (p. xiii). Ambition symphonique. On y entend l’écho du fracas des batailles livrées sans relâche dans toutes les instances provinciales québécoises, fédérales et internationales afin de faire progresser une vision, des connaissances et des pratiques inclusives. On y perçoit aussi l’anthropologue qui questionne jusqu’à sa propre identité car il sait combien sa discipline porte un regard d’humanité sur des êtres humains vus comme sujets désirants au nombre desquels il se compte. 

Suite dans la revue...

Visites dans des classes

Dans le cadre d'un cours au DESS intervention éducative auprès des élèves avec un trouble envahissant du développement, j'ai visité des étudiantes dans leurs classes afin de prolonger cet aperçu de leur situation de travail par un entretien pour les accompagner dans l'élaboration de leur projet de changement de pratiques. Les situations sont extrêmement variées.

Voici quelques notes prises à partir de ces entretiens et que je leur ai ensuite adressées.

samedi 19 octobre 2013

Conférence - Favoriser la réussite des étudiants ayant des besoins spéciaux - Université de Guelf Campus d'Alfred

5 octobre 2013 - 9 h à 16 h 30

Selon l'Association canadienne des troubles d’apprentissage, une personne sur dix serait affectée par des troubles d'apprentissage tels que la dyslexie, la dysorthographie, la dyscalculie, le déficit d'attention, etc. Ce qui se traduit, dans les établissements d’enseignement, par une augmentation fulgurante dans les dernières années du nombre d'étudiants souffrant de ces troubles d'apprentissage ou troubles mentaux.

Pour mieux comprendre la réalité de ces étudiants, pour développer des stratégies adéquates, l’Université de Guelph- Campus d’Alfred vous propose une conférence axée sur les enjeux liés à cette problématique.

Ruth Phillion, Ph. D. Université du Québec en Outaouais
Les étudiants en situation de handicap en contexte postsecondaire : quels accomodements et à quelles conditions ?
Jean Horvais, Ph. D. Université du Québec à Montréal
Pratiques pour l'école inclusive, favoriser l'intégration des élèves en difficulté 
Sylvie C. Carthier, Ph. D. Université de Montréal
Le soutien à l’autorégulation de l’apprentissage comme facteur de réussite scolaire
Carole Sénéchal, Ph. D. Université d’Ottawa
Mauvais étudiants ou mauvais profs? Réflexion sur les modalités d'inclusion scolaire
France Beauregard, Ph. D., Université de Sherbrooke
Mesures d'accomodement : de quoi parle-t-on vraiment ?
Mallory Boileau, Association canadienne de la santé mentale
Mythes et réalités en santé mentale 

Campus d'Alfred

Situé au cœur de la francophonie ontarienne entre Montréal et Ottawa, le Campus d’Alfred est le seul établissement postsecondaire, de langue française, œuvrant dans le secteur agroalimentaire en Ontario. Le Campus d'Alfred offre une formation technique de qualité, s’implique en développement international et contribue à la recherche en agriculture et en environnement. L’appartenance du Campus d’Alfred à la famille de l’Université de Guelph, depuis 1997, assure aux étudiants un diplôme prestigieux qui permet d’ouvrir des portes partout dans le monde.

mercredi 11 septembre 2013

XIIIe Rencontres internationales du réseau de Recherche en Éducation et en Formation (REF 2013)

Symposium :
L’école inclusive ou la (ré)invention de l’école ? Sens des conceptions théoriques, des injonctions politiques et des pratiques scolaires
G. PELGRIMS

Contribution 4 (Québec) :
Céline Chatenoud (Université du Québec à Montréal,
Québec)

Jean Horvais (Université du Québec à Montréal, Québec)

Delphine Guedj (Université du Québec à Montréal, Québec)

Familles et écoles dans un contexte de scolarisation
inclusive. Nous présenterons les résultats d’une recension de
littérature sur les perceptions qu’ont des parents d’enfants
ayant un trouble envahissant du développement (avec ou sans
DI) et sur le lien entre inclusion et qualité de vie.
EN SAVOIR PLUS : CLIC !

mardi 28 mai 2013

Résumé de thèse dans la revue Inter Pares (école doctorale EPIC, Université Lumière Lyon2)


XXXIe Congrès annuel de l'Association du Québec pour l'intégration sociale

Pour une 15e année consécutive, l’IQDI invite tous les congressistes du Colloque Recherche Défi comme du Congrès de l’AQIS, à réserver leur place à son populaire Dîner-Échange, pour discuter RECHERCHE en toute convivialité ! Une occasion unique où chercheurs, parents, professionnels, intervenants et personnes ayant une déficience intellectuelle échangent et argumentent sur les tenants et aboutissants de la recherche.

Alors si …

… l’idée de parler recherche tout en dégustant un bon repas vous intéresse,
… l’envie de choisir le sujet de recherche autour duquel vous avez le désir de discuter vous attire,
… l’opportunité de partager votre dîner avec le chercheur ou la chercheuse de votre de choix vous séduit,

Ce moment est tout désigné pour vous!
J'y ai animé une table sur le thème  : "éducation aux médias et exercice de la citoyenneté des adolescents DI/TED"

Tout savoir sur le congrès CLIC

mardi 23 avril 2013

Les enseignants de l’adaptation scolaire sont des expérimentateurs et des ambassadeurs des pratiques inclusives en éducation


A travers mes visites de supervision, j’ai repéré un certain nombre de points sur lesquels j’ai tenté d’attirer l’attention des stagiaires pendant nos entretiens. Un regroupement thématique permet de les reprendre pour les restituer afin que chacun, chacune fasse son profit de l’ensemble. La présentation qui suit est sans ordre de préséance des thèmes.

Adopter une pédagogie inclusive.


·      Pratiques pédagogiques ; culture de la classe la plus proche possible de la classe régulière. Penser la classe comme une classe ordinaire (vitaminée ?). l’enrichissement des ressources proposées aux élèves
Les enseignants de l’adaptation scolaire sont des expérimentateurs et des ambassadeurs des pratiques inclusives en éducation. A ce titre, c’est au sein même de la classe qui leur est confiée, avec les élèves tels qu’ils sont, qu’ils peuvent développer des pratiques pédagogiques qui n’oublient personne et préparent l’avenir d’une école vraiment accueillante à tous.
Un regard exclusivement défectologique, un regard exclusivement centré sur les manques, les carences des élèves ne permet pas cela. Certes, en tant que pédagogue, nous avons besoin d’être informés sur les difficultés prévisibles auxquelles seront confrontés les élèves dans leurs apprentissages, mais ces connaissances sont partielles car elles dessinent des catégories de personnes. Or, une personne est toujours et définitivement inassimilable à une catégorie. La catégorie n’est qu’une commodité que l’on s’accorde pour dessiner un portrait hypothétique, à gros traits.
Nous avons surtout besoin de rechercher par la connaissance personnelle de chaque élève quelles sont les ressources de chacun. On ne peut l’instruire qu’en s’appuyant sur les forces subsistantes de l’élève. Ce sont donc ses facultés préservées en dépit de ses incapacités qui nous intéressent. Le pédagogue a le postulat d’éducabilité chevillé au corps et à l’esprit. Il est par excellence le professionnel auprès de l’élève EHDAA qui fonde son action sur les capacités préservées de celui-ci. Il en existe toujours. Mais les fonctions, même partielles, même défaillantes de l’élève ont besoin d’être stimulées, enrichies de ressources à sa portée. Ressources sous de multiples formes : enrichissement oral, écrit, iconique… affichages, manuels, fiches, tableau, sites web… sans oublier évidemment,  l’intervention directe de l’enseignant et/ou des pairs[1].
En nous abstenant d’essentialiser les différences entre les élèves, en considérant la diversité des allures d’apprentissage au sein d’un continuum, sans solution de continuité, nous préservons la possibilité d’une pratique pédagogique inclusive.  A moins de voir les choses ainsi, nous nous trouverions contraints de considérer qu’il y a au moins deux catégories d’élèves définitivement hétérogènes l’une à l’autre, les élèves « réguliers » et les élèves « ir-réguliers ». Cette posture conduit inévitablement à une scolarisation en apartheid.
Au contraire, dès le sein même de la classe d’adaptation, nous nous efforcerons de faire de la nécessaire différenciation une source d’enrichissement de la dynamique d’apprentissage de tous.
Les visites effectuées dans les classes ces dernières semaines m’ont amené à relever quelques pratiques pour illustrer mon propos.

jeudi 21 mars 2013

Ecole et Handicap : Quels savoirs professionnels pour des pratiques inclusives ?


Et si on tentait l'école bienveillante pour tous y compris le enfants handicapés ? C'est ce thème de l'école inclusive qu'aborde le colloque Ecole et Handicap organisé par le réseau de chercheurs Ophris et l'IFé les 19 et 20 mars. Si ce colloque permet de créer une dynamique qui rassemble et de montrer la volonté de tous de créer l’école inclusive, des questions restent en suspens. « On nous dit ce qu'il faut faire, mais on ne nous dit pas comment il faut faire ? »
Voir le CR sur le Café Pédagogique 

"il y a cinq défis à relever pour les enseignants : - communiquer avec ces élèves en utilisant d'autres points de repère que ceux utilisés ordinairement (des gestes, des images, des pictogrammes, le corps) - diminuer progressivement le "moment de l'angoisse" qui perturbe les comportements - prendre confiance après le bouleversement - trouver une zone de confort pour l'enseignant (une adéquation entre ses valeurs et leurs mises en action sur le plan pédagogique) - trouver son équilibre entre s'engager et s'épuiser, chercher de l'aide et en donner."
« Il ne s’agit pas de penser la scolarité des élèves au travers d’adaptation de matériels ou autres moyens mais bien plutôt de repenser les modalités entières de l’approche proposée en classe pour tous les élèves ». Delphine Odier-Guedj (Université du Québec à Montréal UQAM)

jeudi 14 mars 2013

D'un Oeil Différent




C’était vraiment un très bel événement à l’Ecomusée du Fier-Monde ! Les oeuvres exposées sont vraiment des oeuvres d’artistes, qui nous touchent. (Chance, c’est juste à côté de chez nous). J’avais envoyé un petit courriel pour assister au forum du jeudi matin. On m’a répondu qu’on aimerait que je sois animateur d’une table-ronde. Je n’ai pas voulu me dérober mais c’est surtout moi qui ai beaucoup reçu et appris ! J’ai fait connaissance avec une équipe d’organisation super sympa, compétente, jeune, dynamique, pleine de projets… on en aura sûrement ensemble d’ailleurs…
Prenez le temps de visiter les sites :
http://dodevenement.blogspot.ca/
http://exeko.org/dod/
Invité comme panéliste, voici le fil conducteur de mon intervention d’introduction à la table ronde :
"Dans l’éducation des adolescents déficients intellectuels, on privilégie le plus souvent les apprentissages fonctionnels. On part d’une certaine idée de l’autonomie, limitée au projet d’avoir des individus les moins dépendants possible des services et de l’aide d’autrui. C’est une ambition dont la justification est essentiellement économique. La personne est considérée sous l’angle de ses manques et de ses besoins qu’il faudrait autant que possible tenter de combler. Comme si c’était là l’essentiel de la vie humaine et que l’expression de soi, l’expression du désir, le partage des émotions esthétiques étaient superflus et réservés à ceux qui sont en mesure d’assumer au préalable toutes les exigences de bases de leur vie économique et sociale. C’est une modalité d’exclusion tout à fait injuste. Elle organise insidieusement un clivage qui réserve aux privilégiés de l’efficience la noblesse d’une expression artistique possible et la refuse aux plus vulnérables.
Plus grave encore, l’injustice faite d’abord à ces derniers prive par là même l’ensemble de la communauté humaine d’une des voies du dialogue et de la compréhension les plus immédiates : le partage de l’émotion esthétique qui est l’expérience la plus riche et la plus simple au fond pour communiquer entre humains et se reconnaître tels.
Ainsi, la part des activités éducatives réservées à l’expression artistique devrait être fortement soutenue, non par souci de “faire joli” accessoirement mais parce que c’est essentiel."


 
J'ai tenté de reprendre mes "pattes d​e mouche" et de leur donner une forme moins hésitante que mes propos de conclusion de la matinée. Il n'y a là que l'écume des échanges dont chacun, chacune, a comme moi sans doute fait son miel. 
Pourquoi des pratiques artistiques partagées ?
Pour se réapproprier ensemble la dimension du désir dans nos existences.

dimanche 24 février 2013

Au-delà du besoin, le désir (article dans la revue Empan)


Charles Gardou et Jean Horvais
Au-delà du besoin, le désir
Lorsqu’une personne est touchée par une déficience, dont découle un handicap qui restreint son autonomie, on est enclin à ne voir en elle qu’un être de besoins. Son obligation de recours à autrui ou à des dispositifs spécifiques pour les satisfaire vient imposer le silence à ses désirs, dont l’expression apparaît même incongrue. On se préoccupe quasi exclusivement de déterminer ses besoins et les aides requises.
Or, cette centration, occultant le rôle premier du désir, représente un danger qui menace l’action éducative et pédagogique auprès d’enfants éloignés de la « norme scolaire ». En référence à leurs manques ou carences à combler, on en vient à les identifier, selon l’expression consacrée, à leurs seuls « besoins éducatifs particuliers ».
C’est cette exclusivité donnée aux besoins qu’interroge l’article de Charles Gardou et Jean
Horvais, à partir de l’exemple de pratiques auprès d’adolescents atteints d’une déficience intellectuelle accueillis en institut médico-professionnel. Mots-clés : besoins particuliers, désirs, situations de handicap, pratiques éducatives et pédagogiques.