mardi 3 mars 2020

La différenciation pédagogique avec les enseignants des Muses


Les Muses, centre des arts de la scène, "est une école unique en son genre qui offre une formation professionnelle en théâtre, danse et chant à des artistes vivant une situation de handicap (déficience intellectuelle, trouble du spectre de l’autisme, limitations physiques ou sensorielles). Son programme de formation propose un encadrement favorisant l’intégration des élèves avancés et des finissants dans le milieu artistique professionnel."
Son équipe pédagogique forme des élèves aux allures d'apprentissage très diverses et s'interroge sur les apports d'une réflexion sur la différenciation pédagogique. Nous convenons que je propose un après-midi de formation sur ce thème.
Avec les six profs participants, nous commençons par l'écriture par interview croisée de la description d'un de leurs cours (ou séquence de cours). A cette occasion, lors de la mise en commun, ils nomment quelques-unes des difficultés rencontrées eu égard à la diversité des élèves.
Ensuite, je leur présente ce que le milieu scolaire et les milieux de la recherche nomment différenciation pédagogique. (voir le diaporama ci-dessous)
La discussion fait apparaitre les particularités de la pédagogie appropriée aux arts et à la créativité. Elle diffère nettement de la pédagogie scolaire usuelle car elle ne repose pas sur une liste fixée à l'avance d'objectifs très ciblés d'apprentissages circonscrits à chaque séance. C'est d'abord une mise en situation, une mise en action sur la base de consignes ou d'indications minimales, où on se confie à l'idée que les élèves vont faire par eux-mêmes des découvertes et des apprentissages par essais-erreurs, tentatives et répétitions. Cela procède plus de l'exploration d'un territoire que du parcours d'un chemin balisé. En ce sens, nous avons pu constater que cette démarche est spontanément différenciatrice. Ainsi les profs des Muses font-ils de la différenciation comme M. Jourdain faisait de la prose. Cependant, cette séance a permis de prendre conscience un peu plus précisément de ce qui se jouait en se demandant ce qui dans la diversité des propositions faites aux élèves comme situation d'apprentissage pouvait relever d'une variation soit sur les contenus, soit sur les processus, soit sur les structures, soit sur les productions.
Nous avons évoqué le fait que les apprentissages - leurs étapes - sont souvent nommés à travers les rétroactions données aux élèves. C'est dans ce moment qui suit l'action que l'enseignant·e dialogue avec l'élève pour l'aider à identifier ce qui constitue pour lui ou elle un progrès dans l'apprentissage de son art. Je pense qu'il serait intéressant à cet égard d'observer ces rétroactions pour identifier à travers leurs formulations différentes catégories de préoccupations qui reflètent autant d'objectifs d'apprentissage poursuivis. Par exemple, ce qui relève de l'émotion, de la maitrise du geste, de la parole, de la voix, de l'initiative, de l'interaction avec autrui ou avec du matériel, du placement etc.
Ainsi, on pourrait constituer une grille d'observation de chaque élève qui serait un outil utile pour l'évaluation. La réflexion va donc pouvoir se poursuivre...




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire