jeudi 10 juin 2021

Pratique de l'autoconfrontation à des fins de recherche et de formation via zoom

Les circonstances de la pandémie nous ont contraints à utiliser l'application Zoom pour donner nos cours et tenir nos réunions. Cette application a envahi nos vies professionnelles jusqu'à l’écœurement, nous faisant vivre une pseudo proximité artificielle assez frustrante. Mais cette contrainte, comme toute contrainte peut offrir des occasions de créativité, en pédagogie universitaire comme en recherche.

Ainsi, j'ai par exemple utilisé cette application pour une formation-accompagnement de médiateurs et de médiatrices artistiques en arts de la scène afin de conduire "en présentiel" un "entretien d'autoconfrontation". voir le site de la formation : CLIC !

La formation-accompagnement individuelle par autoconfrontation* consiste à regarder ensemble une séance filmée pour la commenter en accompagnant l’artiste-médiateur pour l’identification de ce qu’il·elle fait, de ce qu’il·elle dit et pense qui lui semble favorable pour réaliser ses objectifs et ce qui peut poser difficulté afin d’élaborer des pistes d’amélioration.

Voici comment j'ai procédé :

  • capture vidéo de la séance de travail conduite par le médiateur ou la médiatrice
  • affichage de la vidéo sur un ordinateur devant lequel nous nous installons tous les deux
  • ouverture de Zoom
  • fonction "partage d'écran" de zoom pour afficher l'écran de la vidéo préalablement ouverte
  • fonction "enregistrement de la réunion" de Zoom pour obtenir une vidéo de notre rencontre d'autoconfrontation où s'enregistre les portions de la vidéo de la séance que nous avons commentées + une vignette incrustée où on nous voit parler 

Voici une capture d'écran de ce que ça donne :

Le fichier vidéo Zoom généré est très pratique ensuite pour travailler à la transcription et à l'analyse.
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* L’autoconfrontation (Clot et al., 2000 ; Duboscq et Clot, 2010 ; Theureau, 2010) est un dispositif méthodologique de formation « clinico-développemental » (Duboscq et Clot, 2010). Il consiste, en s’appuyant sur la vidéographie d’une activité, à la faire ensuite commenter par l’actrice ou l’acteur avec l’aide d’un questionnement spécifique du chercheur que Leblanc décrit ainsi pour un contexte de formation d’enseignant.e.s : « Le but de l’entretien, ici, est de faire revivre la situation passée pour appréhender l’expérience vécue qui est en partie inconsciente mais conscientisable sous certaines conditions. (…) C’est en accédant aux pensées de l’enseignant quand il a agi, à ses préoccupations, à ses focalisations, à ses émotions et à ses interprétations dans l’action que l’on appréhende toute la complexité de la situation et les significations des façons de faire de l’enseignant. » Ainsi, se dégage une nouvelle intelligibilité de la situation mettant en évidence ce qui est reconnu par l’acteur comme significatif et organisateur de son action, éléments qu’il pourra relier aux connaissances acquises dans d’autres modalités de la formation.

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