mardi 3 décembre 2024

5ème anniversaire de l'Institut National pour l’Équité, l’Égalité et l’Inclusion des personnes en situation de handicap (INÉÉI-PSH)

Avec ma mandoline et les musiciens et chanteurs de la Gang à Rambrou pour : 


L’Institut National pour l’Équité, l’Égalité et l’Inclusion des personnes en situation de handicap (INÉÉI-PSH) est un organisme national, autonome, qui, par une offre de services et programmes, vise l’élimination de toute forme de violence et de discrimination envers les personnes en situation de handicap (PSH) de tous âges, de tous genres et de toutes origines ethnoculturelles. Nous contribuons à mettre œuvre la Convention sur les droits des personnes handicapées(CDPH) de l’ONU et la Politique à part entière du Québec. 

dimanche 1 décembre 2024

Les techniciennes en éducation spécialisées vues par Félix Turlupin

Toujours prompt à s'enflammer, Félix Turlupin m'écrit à la suite de quelques mystérieuses visites dans des classes assurément dysfonctionnelles, visites à partir desquelles mon correspondant extrapole comme à son habitude. On ne peut croire que ce qu'il écrit soit tout à fait vrai.

"L’appui fourni par les TES (techniciennes en éducation spécialisées) aux enseignantes finit trop souvent par anéantir l’initiative pédagogique de ces dernières.  La TES doit prouver que sans elle, la classe ne peut pas fonctionner. Puissant moteur du maintien des élèves dans les structures spécialisées. La TES est garante de l’application d’une technique (son titre l’indique) dont les effets sont garantis dans la mesure où ils sont orientés vers l’extinction des comportements, c’est à dire l’abdication de l’affirmation de soi du sujet. L’enseignante produit une activité orientée vers un avenir imprédictible dont la réussite dépend de l’interaction avec un sujet auquel elle accorde autant de liberté que possible pour laisser émerger son désir d'apprendre. La TES est l’agente d’un système totalitaire. L’enseignante est garante d’un processus d’émancipation. On peut définir le totalitarisme comme une idéologie qui « nie toute autonomie à l'individu et à la société civile et s'emploie à les supprimer autoritairement au profit d'une vision moniste du pouvoir et du monde ; recouvrant tous les aspects de la vie humaine, cette idéologie fonde et justifie la domination absolue de l'État » http://fr.wikipedia.org/wiki/Totalitarisme#cite_ref-3  

Pour se faire inclusive et se rénover, l’école doit quitter sa vulgate lénifiante sur les élèves à « besoins éducatifs particuliers » et reconnaître que c’est elle qui a un "besoin particulier de ces élèves" ! L’école inclusive ne doit pas être le lit de Procuste. L’éducation est une action qui s’effectue et sur laquelle on peut porter une réflexion critique a posteriori. Elle ne peut être entièrement déterminée a priori et se dérouler comme un programme dont tous les choix et paramètres auront été fixés sur la base d’une prétention scientifique. Penser sur l’éducation, c’est toujours arriver après la bataille et réfléchir à une meilleure façon de livrer la prochaine… si possible !"

lundi 25 novembre 2024

Des actions pour une université plus inclusive

 

Des ateliers ont ponctué l'événement de clôture des cinq chantiers pour une université inclusive. 
Photo: Nathalie St-Pierre sur Actualités UQAM 

J'ai participé depuis deux ans au "comité responsable du chantier «Agir pour l’équité et l’inclusion des personnes en situation de handicap» (qui) a formulé 15 recommandations concrètes offrant une vision globale d’une culture inclusive concernant à la fois les personnes étudiantes, le personnel enseignant ainsi que les membres du personnel. Le comité a également organisé un événement sur la diversité capacitaire à l’UQAM, en juin 2024, incluant la présence de la vice-présidente de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse et différents partenaires de la communauté universitaire".

Voici le rapport que nous avons déposé : CLIC !

vendredi 1 novembre 2024

Félix Turlupin a lu : Graeber, D. (2006). Pour une anthropologie anarchiste.

 Félix Turlupin a lu : Graeber, D. (2006). Pour une anthropologie anarchiste. Lux éd.) p 87-88

Il me partage les réflexions que cela lui inspire. 

"En venant au monde, l’enfant trouve autour de son berceau toute la connaissance du monde. Elle lui est virtuellement, potentiellement disponible. Il peut la désirer toute entière a priori. Ce n’est qu’en faisant l’expérience que certaines portions se dérobent à lui ou parce qu’on les lui a dissimulées que petit à petit il opère des choix, c’est à dire des abandons, car lesquels il sélectionne progressivement l’humain réduit, incomplet qu’il va devenir. Or, le crime, c’est qu’à certains, on dissimule ou discrédite ce par quoi ils voudraient s’accomplir. On leur signifie que cela n’a aucune valeur, aucun intérêt. Qu’ils y renoncent ou qu’ils s’y obstinent, cela établit sur eux un stigmate qui les retire d’un monde où ils n’ont pas leur place. Ils sont alors regroupés, ségrégués dans des lieux où on fait en sorte de leur prouver leur non-valeur, leur invalidité, en les confrontant sempiternellement à des apprentissages largement illusoires et entachés de faire-semblant au détriment du soin qui devrait être apporté au développement de leur potentiel attisé par leur désir. Il y a un défi à relever : faire alliance avec eux afin de leur permettre de prendre conscience et de révéler au monde la richesse immense de leurs savoirs et de leur désir de l’augmenter. 

La société inclusive, oui. Mais attention à ne pas la laisser prendre un caractère purement individualisé. 
Pour une société communautaire inclusive car le capitalisme n’est inclusif que comme grand tout de la production-consommation individuelle. 

L’activité artistique est la seule qui ne peut s’accomplir exclusivement sous la contrainte. La créativité réclame la liberté. C’est en ce sens qu’elle est subversive. Et qu’il est potentiellement absurde  de la livrer à la tyrannie du concours."

vendredi 4 octobre 2024

Le Grand Rendez-vous de la déficience intellectuelle

 Voir programmation complète : https://www.sqdi.ca/fr/grand-evenement-de-la-di/

Atelier 6 : La formation en assistance à la médiation artistique des participants de la Gang à Rambrou

Descriptif : Au-delà de leur pratique artistique en arts visuels et en arts de la scène, nous avons observé l’engagement spontané de bon nombre de nos participants pour différentes fonctions utiles qui contribuent à la réussite de nos activités. Cela nous a conduits à développer depuis plus de 2 ans un projet concernant la formation en assistance à la médiation artistique des participants de la Gang à Rambrou. Par la mise en place d’une proposition de formation systématique visant à développer ce qui se manifestait spontanément, nous voulons orienter l’organisme vers un fonctionnement inclusif et coopératif. Nous offrons aux participants des opportunités de plus en plus nombreuses d’obtenir une rémunération lors de nos interventions à l’extérieur pour de la médiation artistique, des prestations publiques, des conférences, des colloques et des cours universitaires… Cette action de formation est soutenue par le Service aux collectivités de l’UQAM qui a mis à disposition le professeur Jean Horvais pour l’initier.

Conférencières et conférenciers : Suzanne Beaulieu de la Gang à Rambrou, Jean Horvais (UQAM),  Mohamed Ghou et Mathieu, Paolo, Sophie et Sylvie, participantes de la Gang à Rambrou.

mardi 1 octobre 2024

Intelligence artificielle : au-delà du réel

via GIPHY

Il n’y a pas à craindre que l’intelligence artificielle parvienne à réaliser des performances égales ou supérieures à l’intelligence humaine. Ça arrivera, c’est arrivé, c’est tant mieux, ou tant pis. Ce qui est à craindre c’est que l’intelligence humaine s’affaisse voire s’abaisse à la réduction de son activité mentale aux seules fonctions cognitives, abandonnant la diversité imprédictible de ses productions imaginaires, dystopiques, artistiques, poétiques, humoristiques, affectives... j’attends avec sérénité le premier robot duquel surgira une révolution esthétique, des traits d’humour jamais entendus...

Cependant, j'ai fait trois essais dont deux ont mis à l'épreuve ma modestie : 

A la question : Quelle a été la contribution de Jean Horvais à la Révolution Française ?
Chat GPT m'a répondu : Jean Horvais, connu comme un homme de lettres et un intellectuel, a joué un rôle notable durant la Révolution française, notamment en tant qu'écrivain et pamphlétaire. Bien qu'il ne soit pas une figure centrale de la Révolution, il a contribué à la diffusion des idées révolutionnaires à travers ses écrits.
Horvais s'est engagé dans la promotion des valeurs de la Révolution, telles que l'égalité, la liberté et la lutte contre les privilèges de l'aristocratie. Ses œuvres ont souvent critiqué les injustices sociales et politiques de son temps, participant ainsi à la formation de l'opinion publique.
Il est important de noter que la Révolution française a été soutenue par de nombreux intellectuels et écrivains, et les contributions de figures comme Horvais ont aidé à alimenter les débats politiques et idéologiques de l'époque. Toutefois, ses actions et écrits spécifiques mériteraient d'être examinés dans le contexte plus large des mouvements intellectuels de la fin du XVIIIe siècle pour mieux comprendre l'impact de son engagement.
 
Erudition impeccable de Chat GPT : Quel rôle a joué Jean Horvais lors de la Commune de Paris ?
Jean Horvais a joué un rôle actif lors de la Commune de Paris en 1871. Il était un membre du Conseil de la Commune et a également occupé des fonctions dans la Garde nationale, l'armée populaire mise en place pendant cette période. Horvais était un proche de Louis-Auguste Blanqui, un des leaders socialistes de l'époque, et il a participé à l'organisation des efforts défensifs de la Commune face à l'armée versaillaise.
Son engagement au sein de la Commune témoignait de sa volonté de défendre les idéaux républicains et socialistes qui animaient ce mouvement révolutionnaire. En tant que membre du Conseil, il a contribué à la mise en œuvre des politiques sociales et économiques adoptées par la Commune, qui visaient à instaurer des réformes et à améliorer les conditions de vie des travailleurs parisiens.
La Commune de Paris, qui a duré du 18 mars au 28 mai 1871, a été un moment crucial dans l'histoire du mouvement ouvrier en France, et des figures comme Jean Horvais sont souvent mentionnées pour leur dévouement et leur rôle dans cet épisode historique. Cependant, après la répression sanglante de la Commune, il a été arrêté et a subi la répression qui a suivi, comme de nombreux autres communards.
 
Chat GPT en reste coi : Que sait-on de l'amitié qui unissait Jean Horvais et Victor Hugo ?... pas de réponse !
En revanche Gemini, plus prudent répond longuement qu'on ne sait rien sur le sujet et conclut: " Bien que l'idée d'une amitié entre Jean Horvais et Victor Hugo soit séduisante, il est très probable qu'elle soit issue d'une confusion ou d'une fiction. Les recherches menées jusqu'à présent n'ont pas permis d'établir un quelconque lien entre ces deux personnages."

 

 

mercredi 25 septembre 2024

Festival contes et légendes en Abitibi Témiscamingue (FCLAT)

« L’écho de la différence » Spectacle de contes, présenté en tournée régionale au Festival de contes et légendes en A-T (FCLAT).

Il a été créé en partenariat avec La maison école des autistes artistes et le monde (MEAAM).

Ce spectacle est réalisé à partir des contes interprétés par Céline Lafontaine, Simon Marcotte-Tremblay,  Sylvie Vézina, Marta Saenz de la Calzada, et accompagnés musicalement par les percussions et la musique des élèves de la MEAAM.

Il favorise l’intégration d’artistes de la neurodiversité et leur donne l’occasion de vivre une expérience sur scène.

Entrée : 20$  Billets et passeports en vente sur le www.fclat.com

Conservatoire de musique de Val-d’Or 88 Rue Allard, Val-d’Or

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Notre équipe : 

Conteur et conteuse : Simon Macotte-Tremblay et Sylvie Vézina

 Percussions :

Mohamed Ghoul (sous la dir.)

Jessy Marcoux, Jimmy Marcoux, Joffrey,

 Mandoline : Jean Horvais

Clavier et effets spéciaux : Gabriel Hervieux

Guitare et direction musicale : Nathanaël Labrèche

Régie (stagiaires FAMA) : Paolo Jean et Mathieu Lemire 

ci-dessous : spectacle mardi 24 septembre 2024 à Val d'Or

 

Ecouter le reportage sur Radio-Canada : https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/des-matins-en-or/segments/rattrapage/1861450/culturel-echo-difference

ci-dessous : spectacle jeudi 26 septembre 2024 à Amos

Ci-dessous : spectacle vendredi 27 septembre 2024 à Rouyn 

Ci-dessous spectacle dimanche 29 septembre 2024 à La Sarre

vendredi 30 août 2024

Congrès de l'AIRHM renommée ARDéfIS (Association de Recherche : Déficience Intellectuelle et Sociétés )

Avec les participants du PIECD, nous avons animé 2 panels fort joyeux lors du congrès: 

Panel 8 Axe 1 (local J-1450) 

Prise de parole pour l’éducation aux droits et à la citoyenneté démocratique 


Panel 9 Axe 1 (local J-1450) 

Transformations des (auto)représentations et des relations interpersonnelles par la prise de parole et le dialogue citoyen 

Michel Beraud, Marcel Blais, Andrea Cudini, Marie-Lee Houde, Jacques Lequien, Pierre- Alexis Pelosse, Jacques Phellion, Fabrice Richard, François-Noël Tissot, Camille Vincent, Angélique. 

Sandrine Amare, François Anizan, Céline Brison, Simon Claerbout, Jean-Philippe Cobbaut, Martine Dutoit, Jennifer Fournier, Barbara Fontana Lana, Marie-Martine Gernay, Tarik Guenane, Jean Horvais, Michel Mercier, Melia Ouahbi, Marie-Claude St-Pé, Tara Stivalet, Mireille Tremblay, Aurélien Troisoeufs. 

+ d'autres participants de la Gang à Rambrou et bien d'autre monde !



+ un hommage émouvant à notre collègue la professeure Mireille Tremblay, fondatrice du PIECD.





mercredi 28 août 2024

Programme international d'éducation à la citoyenneté démocratique (PIECD) à Chateauguay

Avec une belle équipe de participants de la Gang à Rambrou au PIECD. 







Le PIECD, la prise de parole,  la recherche émancipatoire pour la transformation des représentations et des dynamiques relationnelles 

Rappel des objectifs du PIECD et des séminaires internationaux  

Depuis la première édition en 2009, le Programme international d’éducation à la citoyenneté démocratique, par, pour et avec les personnes en situation de handicap (intellectuel, mental ou physique) a pour objectifs de : 

·      soutenir le processus de familiarisation et d’appropriation des droits (éducation aux droits), 

·      développer les compétences requises afin de participer aux débats publics (éducation civique),

·      de réaliser des activités susceptibles d’accroître l’exercice des droits et des responsabilités démocratiques (éducation à la citoyenneté démocratique)  

Le PIECD est avant tout un lieu de prise de parole pour les personnes en situation de handicap, soutenues par des chercheurs et des praticiens.  Afin de permettre aux personnes, aux groupes et aux délégations qui participent au PIECD, d’échanger sur leurs expériences en matière d’exercice et de promotion des droits, de faire le point sur les travaux des délégations associées au PIECD et d’identifier des pistes d’émancipation collective. 

samedi 24 août 2024

Fête de la famille au Marché Maisonneuve avec La Gang à Rambrou (artistes du cours d'Hélène Élise Blais)

 

Si tu entends quelques notes de mandoline, c'est normal. Première occasion pour moi de jouer avec ce groupe. Impro totale mais Hélène Elise m'a invité à continuer à travailler ensemble cette année 😊.

jeudi 1 août 2024

Pédagogie inclusive et formation des enseignants par Félix Turlupin

Mon étrange correspondant veut encore bousculer :

"On entend beaucoup parler à l’heure actuelle d’inclusion, de pratiques inclusives. Pour certains, cela reste un épouvantail, pour d’autres, c’est un graal. Pour certains, on y parviendra en faisant évoluer le modèle intégratif qui prévaut actuellement, pour d’autre cela relève d’une rupture, épistémologique, axiologique fondamentale. Dans cette bataille de chiffonniers, il faudrait prendre conscience, dévoiler les intentions contradictoires dans lesquels nous enferment les modèles d’organisation scolaire que construit une société essentiellement basée sur la productivité. Ce modèle industriel veut des individus tous identiques  et réalisant des performances exigées par un cahier des charges. Transposé au monde scolaire, c’est l’obsession de l’évaluation, de l’examen et de la classification. Comment vouloir des élèves qui soient munis des mêmes compétences en même temps qu’on veut respecter leurs diverses allures d’apprentissage, leur différents projets de vie, leurs différents désirs. Dans ce contexte, l’enseignant en présence d’un ou plusieurs élèves sensiblement différents de la norme se défend face à cette injonction en estimant qu’en fonction de la commande qui lui est passée, cet élève est non-conforme. Il demande par conséquent des moyens pour le conformer qu’on appelle « le soutien », « l’aide », «  la compensation » , « l’adaptation »… Obsédé par ce besoin qui lui semble nécessaire à sa survie et relayé par ses organisations syndicales par exemple, il oublie sa propre capacité d’apprentissage, de formation, de progrès, de modification, qui lui permettrait, par l’expérience et par un appui en formation de se rendre capable d’accueillir, d’instruire et d’éduquer une diversité d’élèves de plus en plus large. Au-delà même de la nécessité criante de formation des enseignants aux pratiques inclusives, il faudrait soutenir l’idée que l’enseignant lui-même est un être apprenant qui est capable avec l’appui d’une formation correspondant à ses besoins expérimentés, est capable de progresser. "

dimanche 30 juin 2024

Formation en Assistance à la Médiation Artistique (FAMA)

A la Gang à Rambrou, j'ai lancé un programme de formation des participants afin d'augmenter leurs compétences à apporter une assistance fort utile en médiation artistique tant dans les cours au sein de l'organisme que pour des prestations externes. A ces occasions de prestations externes, nous prévoyons pour celles et ceux que nous embauchons pour l'occasion comme assistants, assistantes, une rémunération. 

Voici ce qu'écrivait Nathanaël Labrèche, coordonnateur pédagogique de l'organisme à propos de la FAMA : 

"Ce projet découle de l’observation réalisée à l’occasion de visites de Jean dans les ateliers et cours lors du projet précédent intitulé “formation-accompagnement en médiation” (voir https://sites.google.com/view/mediationartistique/le-projet). Cela avait été l’occasion de prendre conscience que nombre d’apprenants manifestaient spontanément un engagement excédant la seule activité artistique en prenant des initiatives diverses contribuant au bon déroulement des séances. 

Cela avait conduit à formaliser la proposition d’une démarche de “formation en assistance à la médiation artistique” (FAMA) offerte à tous les apprenants de Rambrou dans une totale liberté pour ceux-ci de s’y engager et d’en choisir les objectifs personnels et les moyens pédagogiques de leur atteinte en concertation avec l’équipe des profs. Démarche accessible et inclusive, valorisant les contributions de chacun, indépendamment de leurs compétences initiales en art ou de leurs besoins spécifiques.

L’objectif général de cette formation est double : 

-        Augmenter la participation et la contribution des apprenants à la qualité organisationnelle et pédagogique des cours;

-        Donner aux apprenants qui le souhaitent des compétences leur permettant de se voir proposer, en soutien aux profs, de participer avec rémunération à des actions de médiation artistiques hors Rambrou lorsque l’occasion se présente. 

L’enjeu de cette démarche de formation est la reconnaissance de la contribution des apprenants à la qualité des cours dans une optique de collaboration entre pairs réunis par la passion artistique et le désir de la faire partager dans et hors Rambrou."

Le programme se déroule en partie au sein des cours pour le développement des compétences propres à chaque domaine et sous forme de stages pour développer des compétences transversales et qui ont besoin d'une activité d'apprentissage soutenue et intensive : la régie de scène, l'animation, la communication. 
Voir le blog du stage régie de scène : CLIC !

lundi 17 juin 2024

La Braviata : une adaptation opératique de la Traviata par la Gang à Rambrou

Une magnifique aventure avec des artistes en comédie, en chant, en danse, en musique (instruments et  percussions) en partenariat avec l'Opéra de Montréal. Quel régal de vivre le fruit de notre travail de l'année.

 




 

 

samedi 1 juin 2024

Félix Turlupin et les sciences de l'éducation

Toujours  "Donquichottesque", Félix Turlupin m'écrit avec humeur : 

"Pourquoi avez-vous besoin de la science pour attester de ce à quoi vous ne croyez pas assez fort, à savoir les valeurs qui soutiennent l'action éducative? Réfléchir au statut des sciences de l'éducation comme théologie qui n'a de sens que si la foi est première. Comme dit Charles Péguy le moderne c'est de ne pas croire ce à quoi on croit. Cette mollesse de conviction fait un vide qu'il faut combler par des exigences venues d'un discours anonyme, un discours que personne ne veut endosser vraiment, un discours auquel il est confortable de n'accorder qu'un crédit provisoire afin de n'être jamais pris en défaut, de ne jamais être jugé naïf. Ainsi ce que l'on croit être rendu fort n'est qu'un aveu de faiblesse. Ecrire l'histoire de la façon dont les différentes théories pédagogiques et éducatives ont formé leurs discours."
 
Il semble que le grand Guy Avanzini ait donné raison à Turlupin  : 

« Loin d'être déductibles de la connaissance de l'enfant, les techniques éducatives doivent être induites, inventées par tâtonnements successifs ; seule cette démarche est à la fois « expérimentale », puisqu'elle comporte la mise à l'essai de procédures variées, et «scientifique », puisqu'elle procède d'une observation rigoureuse. » p55

"C'est pourquoi l'erreur de l'Éducation Nouvelle n'est nullement de n'être pas scientifique ; c'est, tout au contraire, d'avoir prétendu l'être ; et, si elle ne l'est point, ce n'est pas faute d'une élaboration suffisante ; c'est parce qu'elle ne peut ni ne doit l’être. »p57

Avanzini Guy. Scientificité, axiologie et argumentation chez les théoriciens de l'Éducation Nouvelle. In: Revue française de pédagogie, volume 143, 2003. Philosophie et éducation. pp. 53-59; doi : 10.3406/rfp.2003.2951 http://www.persee.fr/doc/rfp_0556-7807_2003_num_143_1_2951



 

mardi 14 mai 2024

La musique instituante à l'ACFAS COLLOQUE 550 - Les pédagogies alternatives de l’école à l’université : quels invariants?

ACFAS COLLOQUE 550 - Les pédagogies alternatives de l’école à l’université : quels invariants?

https://www.acfas.ca/evenements/congres/programme/91/500/550/c

La musique comme pratique pédagogique et artistique instituante
Jean Horvais (UQAM - Université du Québec à Montréal)


Mon propos : 

"La musique est une forme d'expression artistique dont la pratique est organisatrice. C'est un art qui met de l'ordre. C'est un art qui conduit celles et ceux qui le pratiquent -individuellement et en groupe- à ordonner des éléments sonores selon une temporalité. S'il n'y a pas d'ordre, il n'y a pas de musique, il n'y a que du bruit. La musique suppose de faire des choix concernant la durée et le rythme de production de sons lesquels sont généralement choisis dans un répertoire culturellement construit et accepté dans une société donnée. Les variations possibles de ces deux grandeurs organisatrices de la musique sont nombreuses, certes, mais pas infinies, car aux bornes de ces variations communément admissibles se trouve ce qui n'est reconnu que comme bruit. C'est une singularité propre à la musique que cette nécessité d'ordre. Il y a quelque chose de spontanément instituant dans la musique. La musique ordonne à ses praticiens de se plier à cette obligation, à défaut de quoi, ce qu'ils font ne serait plus de la musique mais simplement du bruit ainsi qu'ils le reconnaitraient eux-mêmes.

D'autres formes d'art n'ont pas ces limites et cette dimension instituante quasi transcendantale. En arts visuels, il n'y a aucune limite à l'agencement le plus novateur et extravagant de couleurs et de formes. Il suffit que l'œuvre soit présentée comme telle pour que des spectateurs la reconnaissent ainsi et exercent leur jugement esthétique sur elle. Monter sur une scène et ouvrir le rideau, peu importe ce qui va s'y passer, peut - même totalement dépourvu de qualités esthétique et d'intérêt - se ranger dans la catégorie des arts de la scène. La rupture de cette convention ne fait pas autre chose de ce qui se passe sur la scène, elle en fait simplement un espace aussi banal qu'un autre, un espace de non-spectacle.

La musique, en revanche, si elle se désorganise, se transforme en bruit ou éventuellement en silence, durée en attente d'être rompue par une reprise soit de la musique, soit du bruit.

On peut donc considérer que la musique agit. A partir du moment où on décide d'en faire, c'est la musique elle-même qui nous fait considérer qu'elle en est, et qui nous impose ses règles pour perdurer, à défaut de quoi, elle s'efface et disparait, transformée en bruit. Ainsi, nous n'en sommes pas maîtres, nous la servons, même si c'est une servitude volontaire. A bien des égards, nous vivons la musique comme nous vivons le langage. Ce dernier nous dépasse, il préexiste à chacun de nous dans sa propre culture, et pour l'utiliser, il nous faut obéir à ses règles tout en nous montrant créatif car le psittacisme n'est pas langage. A ce titre, musique et langage sont des institutions.

Ainsi quand un pédagogue, un éducateur, propose à une ou plusieurs personnes de participer à une séance dont le but est de "faire de la musique", il s'adjoint et il va même devoir collaborer avec la force instituante de la musique qu'il a convoquée. S'il veut qu'il y ait musique, il lui faut tout mettre en œuvre pour la faire advenir à travers la production sonore du groupe et en même temps qu'il fait ce nécessaire, il lui faut se retirer pour que ce soit la musique, le sentiment et le vécu musical de chacun, qui mette de l'ordre dans les sons produits pour que chacun des protagonistes y reconnaisse qu'il y a musique. L'éducateur doit se soumettre à cette nécessité de lâcher-prise à moins de quoi ce n'est pas la musique du groupe qui sera produite, mais tout au plus sa musique personnelle s'il est parvenu à assujettir les participants au point d'en faire de simples objets sonores, dépourvus de volonté musicale créative.

Concrètement, cela rend vaine et inutile toute forme de contrainte, d'injonction faite à autrui pour qu'il  se saisisse d'un instrument et produise avec un bruit à la demande.  Il est impératif de s'assurer préalablement que cette personne soit dans des conditions propres à faire advenir en elle l'intention de faire de la musique, de faire ce qu'elle reconnaitra pour de la musique, afin que la force organisatrice de la musique agisse sur elle, ou en elle, et en fasse une personne musicienne. Sinon, elle n'est qu'un instrument soumis à la volonté organisatrice d'un tiers.

On devrait donc pouvoir repérer  et observer les moments discrets où une personne passe des mains de l'autorité organisatrice éducative ou sociale à celles de l'autorité organisatrice de la musique qui lui donne l'élan nécessaire pour agir en personne musicienne autodéterminée. Le moment discret où ses comportements qui sont déterminés par ses interactions avec un contexte social modelé par l'éducateur passent à des comportements orientés par la musique.

Si cela est observable, alors, on aura compris ce que la musique nous fait, ce que la musique leur fait et comment et pourquoi celle-ci agit de manière parfois aussi positivement remarquable sur les comportements troublants. Et pourquoi elle est une alliée de valeur pour l'éducation. En effet, elle fait ce que d'autres dispositifs éducatifs ne parviennent pas à faire : elle institue tout en émancipant le sujet de l'éducateur lui-même. Cela expliquerait aussi pourquoi une action éducative directe sur les personnes ne produit pas beaucoup de résultats, sauf par la contrainte ou la séduction, c’est-à-dire finalement la manipulation et l'assujettissement; il faut introduire au cœur de l'action éducative une activité instituante telle que la musique en a le potentiel.

D'autres activités artistiques auraient peut-être aussi ce genre de qualité, mais cela me parait moins net… ou peut-être simplement n'en ai-je pas assez fait l'expérience."

mardi 23 janvier 2024

ça peut servir : liste de vérification avant dépôt d’un mémoire

 

FORME

·      L’orthographe a été vérifiée minutieusement (Antidote, relecteur…).

 

·      La « feuille de style » recommandée a été utilisée (https://guidemt.uqam.ca/gabarit-et-mise-en-page/ ).

 

·      Le sommaire forme un texte cohérent annonçant clairement au lecteur le plan du mémoire et son contenu.

 

·      Le sommaire est structuré selon l’une des propositions du guide https://www.maitrise-education.uqam.ca/wp-content/uploads/sites/110/Guide_maitrise_EFS-EFA_intervention_aout-2019.pdf 

 

·      La bibliographie, générée en fin de processus d’écriture est aux normes recommandées par l’UQAM. (Attention, les logiciels de bibliographie ne donnent pas toujours une présentation exactement conforme. Il faut vérifier et parfois faire quelques corrections « à la main ».) La bibliographie comporte au moins tous les auteurs et textes cités dans le mémoire, plus des lectures complémentaires réalisées.

 

·      Les normes de citations sont respectées et ne prêtent pas le flanc à un soupçon de plagiat. https://infosphere.uqam.ca/rediger-un-travail/eviter-plagiat/

 

·      Si le « nous » de modestie a été choisi, il n’alourdit pas le texte.

 

·      Si le « je » a été choisi, il est en cohérence avec l’expression de la positionnalité.

 

·      Les principes d’une écriture épicène ont été utilisés avec discernement et cohérence. https://services-medias.uqam.ca/media/uploads/sites/23/2021/11/22154820/guide-communication-inclusive_uq-2021.pdf

 

FOND

 

·      Si c’est un rapport final : tous les commentaires donnés par le jury lors de la présentation précédente ont été pris en considération.

 

·      Tous les commentaires proposés par la direction de recherche ont été pris en considération. (Relire les notes prises lors des rendez-vous et les commentaires en marge des différentes versions du travail.)

 

·      Les affirmations font l’objet d’une référence bibliographique pertinente (récente s’il s’agit d’une donnée concernant une situation actuelle ; d’origine ou située dans son évolution historique s’il s’agit d’un concept, d’une notion.)

 

·      Le vocabulaire technique choisi en fonction de l’épistémologie est cohérent. (Exemple : les types de catégorisations telles que celles issues de la terminologie bio-médicale ne sont pas mélangées avec celles issues du militantisme émancipateur ou de la sociologie critique. S’il le faut, préciser les raisons des choix opérés.)

 

·      Le contenu d’un paragraphe et ce qu’annonce son titre ou son sous-titre sont cohérents.

 

·      Il y a en début et fin de paragraphe, chapitre, partie, un élément de liaison entre ce qui précède et ce qui suit. Exemple : une phrase qui conclut et annonce la nécessité logique de ce qui suit + Une phrase introductive de la partie suivante.

 

·      Un plan général est donné en début de document. Il est ensuite détaillé pour ce qui concerne chaque partie. (Cela est énoncé en termes de contenu heuristiques : On comprend à la lecture ce dont il sera question)

 

·      La problématique part d’une situation générale et aboutit à la définition d’un problème à résoudre, sous forme d’objectif(s) de recherche (ce que la recherche devra être en mesure d’établir) et de question(s) de recherche(s) qui trouveront leur réponse dans la discussion suivant l’analyse des données et les résultats produits par celle-ci.)

 

·      La partie conceptuelle établit les définitions retenues pour les termes techniques essentiels figurant en général dans le titre de la recherche et/ou dans l’objectif de recherche et la (ou les) questions. Ce sont les termes qui seront employés comme « outils » d’analyse des données.

 

·      La méthodologie est réaliste. Elle permettra d’obtenir des données dont l’analyse permettra de répondre à la question de recherche.

 

·      L’analyse des données et les résultats s’en tiennent à ce qui a été collecté.

 

·      La discussion met en dialogue les résultats obtenus avec les éléments exposés dans la partie conceptuelle. Elle permet une relecture critique de ces derniers en montrant dans quelle mesure la présente recherche les confirme, les infirme, les module, les nuance, les prolonge, etc. (Dans le cas d’un essai présentant un projet de recherche, la rubrique « résultats attendus » propose des hypothèses minutieusement justifiées de réponses aux questions de recherche et les met en discussion critique avec la documentation.)

 

·      La conclusion répond avec netteté à la question de recherche et indique des limites et des ouvertures possibles pour une poursuite de la recherche.